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Des colistiers de Morel rallient Miranville et s’expliquent

Le blues ronge une partie des ex-colistiers de Jean-Yves Morel à La Possession. Parmi eux, Evenor Caritchy (3e de liste), Jérôme Testan (7e) et Patricia Desmons (10e) (ainsi que François Mas, ancien secrétaire départemental du RPR), reviennent sur ces folles journées de lundi et mardi où leur candidat a été à deux doigts de pactiser […]

Ecrit par – le jeudi 27 mars 2014 à 11H25

Le blues ronge une partie des ex-colistiers de Jean-Yves Morel à La Possession. Parmi eux, Evenor Caritchy (3e de liste), Jérôme Testan (7e) et Patricia Desmons (10e) (ainsi que François Mas, ancien secrétaire départemental du RPR), reviennent sur ces folles journées de lundi et mardi où leur candidat a été à deux doigts de pactiser avec leur ennemi de toujours, le maire sortant Roland Robert.

Cette idée de ralliement, ils la voient d’abord à travers le regard ironique des sympathisants communistes. « Comment i lé camarade ? », ont-ils pu entendre mardi dernier. Le dommage collatéral était fait.

Jérôme Testan, qui était le candidat de La Réunion en confiance pour les cantonales de 2011 et dont la suppléante était Marie-André Lacroix Faveur, a vu, coup sur coup, ses deux exemples en politique à La Possession renier leur camp politique. « Pour Marie-André Lacroix Faveur, c’était déjà un choc pour moi », explique-t-il.
 
Aujourd’hui, il ne préfère pas accabler Jean-Yves Morel, la tête de liste. Au contraire, il garde de l’estime pour « Jean-Yves Morel [qui] fait partie de ces politiques qui essayent, tant bien que mal, de faire changer les choses en politique. Il a été courageux en essayant de tenir ses engagements auprès de ses colistiers », dit-il aujourd’hui. Faire vivre ses idées au-delà d’un 1er tour qui s’est soldé par un échec avec 19% des suffrages, a été l’obsession de Jean-Yves Morel, quitte à entrevoir une alliance contre-nature. C’est finalement un vote contre, à une courte majorité, des colistiers de Jean-Yves Morel, qui a interrompu le processus de ralliement à la liste PCR.

C’était en tout cas la version signifiée à la presse mardi après-midi. De leur côté, les proches de Roland Robert évoquent quant à eux la quasi-conclusion d’un accord, information qui leur avait été rapportée par Philippe Nativel (5e de la liste Morel). Mais c’est Françoise Sadon, deuxième de liste et fidèle conseillère municipale avec Jean-Yves Morel, qui aurait persuadé ce dernier d’arrêter ces manoeuvres de ralliement, assure l’entourage du maire.

Après cet épisode douloureux pour les candidats de l’Union de la droite, Jérôme Testan révèle qu’il faisait partie des colistiers de Jean-Yves Morel à avoir contacté Vanessa Miranville dès lundi en voyant son leader aller discuter avec le maire sortant. Ils étaient accompagnés par François Mas. L’entrevue avec Vanessa Miranville, dit-il, a confirmé la bonne opinion qu’il avait d’elle.

« Etre le consolateur de ces militants de droite »

« On ne peut pas avoir pire que ce qu’on a connu à La Possession », approuve Jérôme Testan. Déjà en 2011, il avait appelé à « ne pas voter Roland Robert pour le second tour des cantonales ». Une manière indirecte d’appeler à voter Miranville. Une formule qui lui avait été reproché dans son camp à l’époque. En toute décontraction, Jérôme Testan maintient le fait que la jeunesse a la capacité aujourd’hui de prendre la destinée d’une collectivité. « J’ai des idées, certes de droite, elle a des idées, certes de gauche, mais l’important est de tout faire pour que ça soit complémentaire. Je suis persuadé qu’il faut que les choses changent ». C’est donc l’appel à faire confiance à la jeunesse qui doit primer à l’entendre.

A ce stade, « ce n’est plus une question de partis politiques. Je me suis désolidarisé de la liste Morel avec Evenor Caritchy et Patricia Desmons, parce que j’ai voulu au moins être le consolateur de ces militants de droite qui ne comprenaient pas pourquoi on discutait avec ceux qu’on avait tant critiqué ».

Une chose est certaine, « on a fait une campagne propre, Miranville a fait une campagne propre. Après, si c’est l’égo des deux têtes de liste qui pose problème, on doit essayer de passer au-dessus de tout ça », ajoute-t-il.

Cette mise au point était nécessaire vis-à-vis de leur électorat, car dit-il, « lorsque la tête de liste va négocier, les gens croient que tous les membres de la liste sont d’accord ». Leur témoignage vient prouver le contraire.

Ce feuilleton n’est d’ailleurs pas prêt de se refermer puisque qu’une autre partie des colistiers de Jean-Yves Morel, accompagnés de conseillers régionaux, doit annoncer ce jeudi matin son soutien à la liste Roland Robert. La Possession, ville de rebondissements.

 

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