François Hollande a annoncé ce dimanche 14 juillet que les impôts baisseront pour « des centaines de milliers de Français » en 2015, lors de l’interview traditionnelle de la fête nationale à l’Élysée. Cette mesure s’ajoute à la baisse récente des impôts sur le revenu 2013 pour 3 millions de ménages annoncée par Manuel Valls en 2013.
Les associations de lutte contre la pauvreté à La Réunion sont d’accord sur le fait que l’argent qui permettrait de baisser les impôts ne devrait surtout pas être amputé ailleurs. C’est avec méfiance que la nouvelle a été reçue.
« Il faut le voir dans les faits, affirme Jean-Hugues Ratenon, président de l’ARCP (Alliance des Réunionnais contre la pauvreté), les propos, même d’un président, ne sont pas aussi forts que l’écrit. Il faut rester vigilant et attendre les véritables effets ».
Patrick Savatier, président de Momon papa lé la, a « du mal à le croire ». « On doit de l’argent à l’Europe, on est en guerre au Mali… L’argent sera pris d’où?, se demande-t-il. Et ça ne va rien changer à l’assurance voiture dont les prix sont 7% plus élevés ici qu’en métropole, ou le plafond de la CMU qui est encore trop haut… », ajoute-t-il.
Mais il rappelle qu’il faut que ça change: « La France est le pays d’Europe avec les impôts les plus élevés. La classe moyenne est asphyxiée, les artisans ont de moins en moins d’employeurs et personne n’est à l’abri de la pauvreté. »
Jean-Hugues Ratenon confirme qu’il faut « arrêter de prendre dans les poches des familles » et voit les effets positifs d’une baisse des impôts: « Si le pouvoir d’achat de la classe moyenne augmente, la consommations augmente aussi, et l’économie est boostée, ce qui est aussi bon pour l’emploi… Si c’est réellement mis en place. »