Revenir à la rubrique : Justice

Vieux pédophile avoué, compulsif, irrémédiable…mais pas coupable ; même pas responsable

Correctionnelle Sud – Jeudi 24 août

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 24 août 2017 à 15H10

Quand on atteint la barre des 67 balais, on se dit normalement qu’est venu le temps de foutre la paix aux autres. Ben pour Fernand, du Sud, c’est non, non, non et encore non : pédophile il est, pédophile il reste. Il a été condamné voici quelques mois pour avoir commis des actes que la morale réprouve sur 3  gamins dont son propre enfant ? Quelle importance ! Il n’a eu que 4 mois avec sursis et obligation de se soigner? S’il fallait se mettre martel en tête pour de telles fichaises !

« Mais qu’est-ce que je fais là ? »

Il a réitéré, peu après sa condamnation, ce qui lui a valu de voir son sursis passer à l’as par la grâce du Juge d’application des peines. Le fait de se retrouver au gnouf ne semble pas l’avoir beaucoup traumatisé : à son arrivée rue Archambauld, il était décontracté-zen entre ses accompagnateurs vêtus de bleu, lui menottes aux poignets mais sourire aux lèvres, tentant de babiller avec ses garde-chiourme sérieux comme il se doit.

L’homme se demandait manifestement ce qu’on allait lui servir comme petit-déj, apparemment inconscient de la gravité de son cas.

Et son cas, il se pose un peu là. Lors de sa précédente et très récente condamnation, il lui avait été fait injonction de ne pas entrer en contact avec des enfants. Il n’a eu de cesse que de déjouer cet ordre judiciaire et s’est fait admettre comme « l’ami de la famille », comme  » le tonton «  de deux jeunes enfants, un garçon et une fille de 3 et 5 ans.

Ce que les amateurs de film noir appellent « marquer son territoire ».

Les jeunes parents des victimes ressemblent plus à des adolescents grandis trop vite qu’à des adultes trop jeunes. Ce qui explique que leur réaction ne fut pas à la hauteur : ils ne se sont pas méfiés ; et lorsqu’ils surprirent le fumier en pleine action, ils ne l’ont pas dessoudé aussi sec.

Lâche mais pas con

Les faits sont tristement simples. Venant souvent chez cette famille, il devient « le gentil vieux » à qui l’on laisse la garde des mômes. Ainsi un jour, alors que les jeunes parents sont très affairés à opérer un déménagement, ils laissent le vieux salaud entrainer les deux mômes dans le jardin, « po fé joué à zot ».

Lorsque le papa va au garage, là où se trouvent déjà les deux petits berceaux, il tombe sur un spectacle effarant : Fernand a la culotte sur les chevilles, bande comme un isard en rut, tient son sexe dans sa main droite et, dans la gauche, à travers les barreaux du lit d’enfant, tient la menotte de la gamine et la tire vers l’objet que vous devinez.

Les forces de l’ordre sont averties ; Fernand se retrouve gaulé comme un bambou et, séance tenante, incarcéré pour avoir passé outre les injonctions de sa condamnation.

Après avoir commencé par nier, il admet très vite les faits. On apprend ainsi que les deux enfants ont eu droit à sa lâcheté : se faire caresser, en les forçant, par les deux bambins.

On ne saura jamais, sans doute, si c’était la première fois. Là-dessus, il n’a rien lâché. L’évidence oui, forcément : le père l’a vu ! Mais les suppositions improuvées et accablantes, jamais. Pas con, le mec.

 » Les parents ? C’était d’camarades »

« Vous aviez l’intention d’abuser de ces enfants en sortant avec eux de la maison ? » demande le président Ozoux mine de rien. Le vieux débris ne tombe pas dans le piège : « Moi ? Jamais, holà ! » Une préméditation, ça coûte bézèf, les enfants.

A nous de comprendre que ça lui vient comme ça, sans qu’il sache pourquoi ni comment. Comme une envie de pisser, quoi ! Et c’est à peu près ce que raconte sans rire le psychiatre qui l’a examiné : il ne calcule pas, voyons, c’est un compulsif. Tu me passes ton mouchoir, ami crocodile ?

Rien ne semble compliqué, pour ce « compulsif ». « Vos relations avec les parents, avant ? » – « Ben… té d’camarades ».- « Mais vous aviez l’interdiction d’approcher des jeunes de moins de 16 ans… » –  » (silence assourdissant) » – « Vous aviez été jugé 3 semaines avant ces faits… »-« La condamne à moin à tort ! » – « Et vous recommencez ! » – « Ben… na in problème ». Le moins qu’on puisse dire, oui.

« Incontrôlable… dangereux… « 

Lors de sa précédente condamnation, il avait été intimé au vieux faune libidineux de se faire suivre médicalement. Il a donc eu un premier rendez-vous chez un toubib et généreusement ignoré les suivants. A quoi bon !

NDA : Pendant que se poursuit l’audience, nous sommes distraits par un curieux manège dans les bancs des spectateurs : trois jeunes connards (et je pèse mes mots), grands, jeunes, habillés « la marque », cheveux coiffés « tribal », deviennent parapluies (inside joke). Le dramatique de l’affaire les indiffère ; mais quand on parle de sexe du mec dans la main des mômes, alors là oui, c’est d’un comique échevelé… On a du mal à les considérer comme des êtres humains à part entière mais ceci n’est qu’une opinion très personnelle (JB).

Le président Ozoux a rapporté les différents avis d’experts, comme celui du psychiatre : « Grande inhibition… Isolé… Pas de relation amoureuse depuis qu’il est divorcé en 1990… Tourmenté par les accusations contre lui portées… Les faits sont pour lui incompréhensibles sinon accidentels… Ses fortes pulsions pédophiles, incontrôlables, le rendent dangereux… Il semble peu accessible au changement… Nécessité de soins spécialisés… »

A une question du Président Ozoux, l’accusé a osé dire : « J’aime les enfants ». Mais s’inscrit en faux contre le rapport d’expertise : « C’est purement sexuel  » !

Le marteau-pilon de Me Nathalie Pothin

Si un jour je dois paraître en justice, j’implore Dieu de ne pas me coller Me. Nathalie Pothin dans les gencives : elle est RE-DOU-TA-BLE. Féroce sans avoir l’air d’y toucher. D’une voix douce, presque le sourire aux lèvres, elle t’a éparpillé le vieux saligaud aux quatre coins de la salle sans qu’il y comprenne que tchi !

Morceaux choisis :  » Je suis choquée… Il comparaît pour la seconde fois pour les mêmes faits, à quelques mois de distance… La 1è fois, l’une des trois victimes mineures était son propre fils… Il avait nié la 1ère fois… Il semble aujourd’hui reconnaître les faits sans s’en rendre compte… Il n’y a donc rien de positif… Il n’a pas eu un mot pour les jeunes enfants, vous l’avez entendu ?… Tout est noir ici… Tout le quartier le craint… »

La jeune avocate s’est interrogée sur ce dossier en se demandant s’il n’y avait rien d’autre dessous. Comme des faits non révélés ? Cette affaire ressemble à un iceberg, la partie non révélée étant la plus imposante ».

Avant de citer par le menu les troubles, très graves, que les assauts de l’accusé ont créés chez ses victimes : 
« La gamine est demeurée muette longtemps ; elle ne peut aller à l’école plus d’une demi-journée, ne supportant pas de rester loin de ses parents plus longtemps ; elle ne peut considérer l’homme qu’est son directeur d’école : c’est un homme ; elle cauchemarde et hurle toutes les nuits ; les deux enfants ont de graves ennuis de scolarisation ; ils ne jouent plus ! »

Ils ne jouent plus…

Regardant fixement l’accusé dans les yeux, Me Potin lui a dit, de sa même voix calme, ce qui ne fait qu’en renforcer la portée : « Vous leur avez enlevé une partie de leur enfance, monsieur Fontaine ! »

Un tableau trop noir ?

Fort de cet irrésistible tir de barrage à boulets rouges, le procureur Genet n’a eu qu’à enfoncer un peu plus les clous. Et pas des clous de tapissier, je vous prie de croire. Plutôt des pointes de charpentier de marine, genre 20 cm… « Il reconnaît sans peine ce qu’il a fait… mais il n’a aucune prise de conscience. Il est dans l’incompréhension et le déni. Il avait interdiction formelle et judiciaire d’entrer en contact avec des enfants et a méprisé ça. Cela aurait pu être plus grave. Il faut éviter que cela recommence ! »

La tâche de l’avocat du coupable, Me Jérôme Maillot, s’avérait d’entrée désespérée. Tenant compte des « tentatives de repli » de son client (terme de psy que je contourne mal et vous aussi, je suppose ?), le défenseur a mis en avant que le tableau était peut-être trop noir ?

Total des courses : le malfaiteur s’en tire avec 2 ans de prison, qui ne seront accomplis que si l’accusé ne se conforme pas aux ordres du tribunal : suivi socio-judiciaire de 5 ans + soins + interdiction d’entrer en contact avec des jeunes de moins de 16 ans + les indemnisations suivantes : quelques milliers d’euros à chaque enfant et parent (dans les 20.000 en tout). On n’a pas entendu le chiffre parce que les explications présidentielles ont été floues et que la sono de la salle, comme d’hab’, était merdique, je persiste et signe !

Mon vieux maître Jacques Lougnon, le « vieux tangue », disait de son accent chuintant : « Si quelqu’un vole, on l’enferme. S’il viole, on lui coupe les roustons ! »

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique