Contrairement à d’autres procédures de concertation comme l’enquête publique, un débat publique n’est pas organisé par les porteurs du projet mais par une autorité indépendante et chargée de défendre la parole citoyenne, ici la CNDP. La loi impose en effet que la Commission soit saisie des grands projets d’aménagement et d’infrastructure, sans oublier certaines politiques publiques, qui ont un impact sur l’environnement.
Porté aussi bien par la Région Réunion, la Cinor et la ville de Saint-Denis, le projet NEO a pour ambition de transformer durablement le Barachois, espace emblématique du chef-lieu. Les trois collectivités, dans un souci de transparence, ont fait appel à la CNDP pour la tenue de ce débat, « qui n’est pas un sondage d’opinion » martèle cette dernière.
Objectif: permettre aux publics concernés de faire valoir leur point de vue afin qu’il soit pris en compte et s’assurer de la transparence de l’information. Un débat qui porte aussi bien sur l’opportunité du projet, ses conséquences, ses caractéristiques voire même ses alternatives.
Le second tracé retenu par les maîtres d’ouvrage est la solution dite « hybride ». Cette dernière, d’un coût estimé à 348 millions d’euros, supposerait la construction de deux tranchées ouvertes et de trois tranchées couvertes inférieures à 300 mètres en gain partiel sur l’océan. Ce tracé se raccorderait sur la terre ferme au niveau de l’ancienne bibliothèque. En revanche, l’accès au centre-ville via la rue Labourdonnais sera repensé en surface et sans carrefour, via l’aménagement d’une zone limitée à 30 km/h. Trois esplanades dites majeures seraient également construites (Place Général de Gaulle, DEAL et l’ex-gare routière), réparties sur 14 hectares d’espaces publics réaménagés.
D’ailleurs sur ce dernier point, cinq tracés sont proposés par le porteurs de projet. La solution sur terre, d’un coût estimé à 212 millions d’euros, prévoit la construction d’une seule tranchée couverte d’une longueur inférieur à 300 mètres en face de la préfecture. Plus à l’est dans le secteur, la route deviendrait un boulevard urbain à 2×2 voies adossé à un espace dédié au transport en commun à deux sens de circulation. Pour arriver au centre-ville, pas de changement, l’accès se fera via la rue Labourdonnais avec un carrefour à feux. Plus à l’ouest, quelque 6 hectares seraient réaménagés avec la construction d’une grande esplanade.
Un tracé en mer a également été pensé pour la Nouvelle entrée ouest de Saint-Denis. D’un coût prévisionnel de 387 millions d’euros, il prévoit la mise en oeuvre d’une succession de deux tranchées ouvertes et de trois tranchées couvertes de moins de 300 mètres. L’ensemble de l’infrastructure créée serait gagné sur l’océan et se raccorderait à l’est au niveau du pont Pasteur. Pas de changement en revanche par rapport à la solution hybride en ce qui concerne l’accès au centre-ville via la rue Labourdonnais ou l’aménagement des trois esplanades.
Enfin, dernier tracé proposé, le tracé dit « long », d’un coût de 541 millions d’euros pour une longueur de 1,3 km. Par rapport au tracé court, il permet de construire plus en profondeur avec une meilleure intégration urbaine. Il offre également de plus grandes possibilités d’aménagement ainsi qu’une meilleure gestion des circulations. De plus, c’est le tracé proposant le moins d’impacts environnementaux avec une intervention limitée à quelques arbres sur le square Labourdonnais. Le raccordement des voies à l’Est, lui serait plus simple.
La Région, la Cinor et la ville de Saint-Denis attendent aussi du public un éclairage particulier notamment sur deux points: le choix du tracé pour la circulation automobile sans oublier le réaménagement de l’espace public dégagé par l’enfouissement du trafic automobile.
Un débat public pour quoi faire et pour qui ? Réponse avec Laurent Bouvier, secrétaire général du Débat Public NEO:
Quatrième tracé envisagé, un tracé dit court avec la création d’un tunnel de 1km pour un peu plus de 453 millions d’euros. Représentant le tracé le plus direct mais le moins profond, il serait en revanche le plus complexe à réaliser, car il nécessite, en complément du tracé long, de réaliser des protections maritimes au niveau du pont Pasteur. De plus, il nécessite de conserver des voies en surface et ne permet pas de gérer de manière satisfaisante les échanges vers le sud. Par ailleurs, les travaux sur la partie Est seraient très complexes.