Le 12 janvier 2020, les douaniers de Gillot contrôlent une ressortissante chinoise vivant dans l’île qui se rend à Maurice pour un transit vers la Chine. Elle va déclarer avoir 8.000 euros en liquide sur elle. Les douaniers vont alors fouiller son bagage en soute et découvrir plus de 180.000 euros rangés soigneusement dans des petites boîtes. Précision, elle ne parle pas français, mais tient un magasin dans le sud de l’île.
Pour rappel, il est interdit de franchir des frontières avec plus de 10.000 euros en liquide sans en faire la déclaration préalable et en justifiant la provenance. Elle est donc placée en rétention douanière où elle va tenter de soudoyer les douaniers en leur tendant de l’argent. Lors de sa garde à vue, elle explique qu’elle voulait se rendre en Chine pour voir sa mère malade, avant de rejoindre son mari médecin à Paris. Elle affirme aux enquêteurs qu’elle ne voulait simplement pas laisser cet argent chez elle.
Le couple était donc poursuivi ensemble hier par le tribunal correctionnel. Un couple assez particulier puisqu’une grande différence d’âge les sépare et que ceux-ci ne vivent pas ensemble. Lui explique qu’il a investi dans le magasin afin qu’elle puisse s’occuper.
La gestion du magasin était également passée au crible avec une grande confusion entre le compte de l’entreprise et l’usage personnel des fonds. Le couple empruntait beaucoup d’argent à des amis pour combler les dettes et elle assure ensuite que l’argent servait à rembourser ces dettes. De son côté, le mari n’hésitait pas à mettre l’ensemble des fautes sur elle.
La représentante des douanes demande la confiscation de l’argent ainsi qu’une amende à hauteur de 50 % de la somme, soit plus de 91.000 euros. De son côté, le procureur va souligner que si elle s’était rendue directement à Paris, le blanchiment d’argent n’aurait pas été retenu contre elle. Faute de preuve contre le mari, il demande sa relaxe et requiert une peine d’un an de prison avec sursis contre elle.
Le jugement a été mis en délibéré le 30 mai prochain.