Le ministre de l’Outre-mer, Victorin Lurel, l’avait déjà rappelé avec insistance à la mi-juillet. Le dossier sensible de l’indexation des salaires pour les fonctionnaires territoriaux exerçant à Mayotte, afin d’aligner leurs revenus sur ceux des départements ultra-marins, sera sûrement difficile à déminer.
Le candidat François Hollande, durant sa campagne, s’était clairement positionné pour un rattrapage salarial. Son ministre de l’Outre-mer est toujours sur la même longueur, mais avec quelques nuances notables sur la mise en route du processus.
Victorin Lurel assure ainsi vouloir s’engager dans une politique de rattrapage durant le quinquennat, mais en tenant compte des finances actuelles de Mayotte, évoquant un problème de financement à terme insoluble pour les communes et le Conseil général.
« Qui dit charges supplémentaires, dit recettes supplémentaires »
La table ronde sur la modernisation de la fonction publique sur l’île au parfum, ce mercredi, a largement tourné autour de cette problématique de fond, avec des syndicats associés aux discussions et qui ont pu défendre l’indexation pour les fonctionnaires territoriaux mahorais.
Le président de l’association des maires de Mayotte, Ibrahim Amedi Boinahery a indiqué qu’il n’était pas contre le principe d’une indexation des fonctionnaires, mais qu’une telle mesure pourrait avoir rapidement des retombées impopulaires. Le contribuable mahorais devra passer à la caisse en bout de course, pour payer l’addition supplémentaire, selon le président de l’association des maires de Mayotte.
« Si l’Etat remet en cause le système actuel, il sera gagnant quoiqu’il arrive si on se dirige vers une indexation pour tous. En revanche pour les collectivités locales, cela créera des charges supplémentaires. Qui dit charges supplémentaires, dit recettes supplémentaires. Quand on sait que l’on se dirige vers un impôt de droit commun, l’Etat nous dit, vous allez avoir vos propres recettes. Nos propres recettes vont faire mal, car ce seront les impôts que nous ferons payer à la population« , a-t-il argumenté sur mayottehebdo.com.