Invité dimanche soir du JT de France 2, Manuel Valls a assuré qu’il comptait rester Premier ministre jusqu’à la fin du quinquennat de François Hollande.
« Je veux exercer pleinement cette responsabilité (de Premier ministre, ndlr) qui est de servir mon pays et j’irai jusqu’au bout tant que j’ai la confiance du président de la République, le soutien de la majorité, la capacité de changer le pays », a affirmé le locataire de Matignon.
Interrogé sur ses relations avec François Hollande, le Premier ministre a indiqué qu’il discutait « beaucoup » avec ce dernier : « nous nous parlons tous les jours, nous nous voyons régulièrement, nous gouvernons ensemble ce pays ».
Manuel Valls a ensuite abordé les questions économiques et sociales. Sur la loi Macron présentée en janvier prochain au Parlement, qui prévoit de passer de cinq dimanches travaillés par an à 12, avec l’accord du maire, le Premier ministre dit comprendre « qu’il y ait un attachement au repos dominical », mais qu’il y aura « forcément un débat aussi bien avec le Parlement qu’avec la majorité ».
Outre le le passage de cinq à 12 dimanches travaillés, les magasins situés dans les zones touristiques internationales pourraient ouvrir le soir et le dimanche. Sur ce point, Manuel Valls est catégorique : « Il faut savoir ce que l’on veut. Est-ce que nous voulons que les touristes chinois partent faire leurs courses à Londres le week-end? Ouvrir des zones ciblées me paraît être le bon sens, mais il faut des contreparties claires ».
Sur les 35 heures, Manuel Valls confirme qu’il n’y aura pas de remise en cause de la durée légale du travail. « Les 35 heures ont beaucoup évolué. Même la droite n’est pas revenue dessus », a-t-il souligné, ajoutant que « d’ailleurs, la durée effective du travail en France est de 39 heures, supérieure à celle de l’Allemagne ».
Questionné sur une possible mise en place de la proportionnelle intégrale pour l’élection des députés, Manuel Valls s’est opposé à cette réforme. « Imposer la proportionnelle intégrale, c’est une sacrée responsabilité que je ne souhaite pas que nous prenions ». De plus, « cela ferait rentrer 150 ou 180 députés du Front national à l’Assemblée nationale et que cela rendrait le pays totalement ingouvernable », a-t-il poursuivi.
Réagissant à l’agression antisémite subie par un couple de Créteil, le chef du gouvernement a déploré le manque de « mobilisation » de la société face au racisme et à l’antisémitisme. « J’ai été étonné qu’il n’y ait pas plus de mobilisation en dehors de celle de ce matin à Créteil, plus de mobilisation des intellectuels, mais tout simplement de la société ».
Sur le retour de Nicolas Sarkozy, Manuel Valls n’a pas mâché ses mots envers le président de l’UMP. Le Premier ministre dit avoir le sentiment que le prédécesseur de François Hollande à l’Élysée « est mû par une seule idée : la revanche ». « La revanche contre le président de la République: on peut le comprendre, il a perdu l’élection en 2012 (…) Mais j’ai surtout le sentiment qu’il s’agit une revanche à l’égard des Français, et on ne peut pas préparer l’avenir d’un grand pays comme la France avec un sentiment comme la revanche », a-t-il déclaré.