Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, inquiète l’Union française des industries pétrolières (UFIP) par ses déclarations. Le ministre n’exclut en effet pas d’imposer à l’industrie un blocage des prix à la pompe pour freiner la flambée des prix de l’essence.
Or pour le syndicat patronal, une telle décision ne pourrait pas se faire par le levier du prix de vente hors taxe. Les marges nettes de l’industrie sont en effet de 20 centimes par litre entre le raffinage et la distribution et de seulement 1 centime si l’on ne regarde que la partie distribution. Autrement dit, l’essentiel du bénéfice est fait à l’étranger par les compagnies pétrolières qui exploitent les gisements. Un blocage des prix, s’il pesait sur la partie de la filière qui est installée sur le territoire, se traduirait par des difficultés d’approvisionnement de la France et potentiellement des licenciements: les raffineries françaises sont en effet déjà trop peu compétitives.
Pour les industriels, seule une baisse des taxes serait donc susceptible d’impacter effectivement les prix à la pompe. Mais une telle décision est peu probable: elle coûterait à l’Etat 4 milliards d’euros pour une baisse de 10 centimes par litre. Délicat dans un contexte budgétaire difficile où l’Etat cherche 33 milliards pour boucler son budget.