En 2003, l’Etat a nommé un haut responsable chargé de l’Intelligence économique en la personne d’Alain Juillet et s’intéresse ainsi de près à la protection de l’appareil productif français. En ce sens, et après le passage à la Réunion d’Olivier Buquen, délégué interministériel à l’Intelligence économique, en 2011, la dynamique de travail collaboratif sur le plan régional est lancée.
L’intelligence économique régionale « est une organisation de l’Etat », indique Jean-Luc Lhemanne, sous-préfet de Saint-Pierre, chargé de la mission et présent au séminaire sur la stratégie régionale d’intelligence économique. Une politique « qui s’ouvre aux partenaires économiques pour susciter une coordination sur la protection de leurs activités et de leurs biens dans le cadre d’une compétition économique très virulente », explique-t-il. La mission que se fixe l’Etat est de « protéger un grand nombre de sociétés et de centres de recherche qui ont des secrets de fabrication, des savoirs-faire et des brevets ».
Cette organisation coordonne les services de l’Etat (gendarmerie, DDRI, etc…) avec les acteurs économiques. « La Réunion doit faire face à de nombreux enjeux économiques » et « elle dispose d’importants atouts liés non seulement à la diversité et à la qualité de ses infrastructures, mais aussi à l’existence de filières économiques de premier plan, d’entreprises innovantes et d’une main-d’oeuvre qualifiée », reconnaît le préfet Jean-Luc Marx, également présent lors de ce séminaire. « Il s’agit de protéger ce capital et de le valoriser (…). Il convient aujourd’hui de franchir une étape supplémentaire et de poser les bases d’une stratégie régionale partagée où chaque acteur doit trouver sa place pour favoriser le développement des entreprises réunionnaises en interaction avec le monde extérieur », ajoute-t-il.
« Au bout du compte, cette protection de l’innovation, c’est de l’emploi, assure Jean-Luc Lhemanne. Nous avons bâti une réflexion sur le plan régional et on se doit de partager nos connaissances avec les acteurs économiques (…). Notre démarche n’est pas d’agir en cas de coup dur mais aussi de conseiller ». Le pole de compétitivité Qualitropic est l’exemple d’une structure qui innove et qui sert de repère en terme de veille économique mais aussi en terme de protection des données. « Un entrepreneur qui va à un salon à l’étranger et qui perd son portable avec des données confidentielles sur lesquelles il est en train de travailler et qu’il va mettre sur le marché peut ne pas être un hasard« , cite comme exemple Jean-Luc Lhemanne.
« Avec les structures en place », chaque entreprise peut se protéger contre la concurrence déloyal ou l’espionnage. « Nous pouvons répondre à ces demandes », conclut Jean-Luc Lhemanne.