Les spéculations vont bon train sur les causes du crash de l’Airbus A320 de Germanwings. Hier, Manuel Valls a indiqué « qu’« à ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée ». Selon un ancien commandant de bord, la piste d’un attentat est même « une cause possible ».
Ce crash, intervenu dans les Alpes-de-Haute-Provence et qui a causé la mort de 150 personnes, est des plus suspects pour Jean Serrat, ancien commandant de bord, qui n’hésite pas à parler sur France 2 d’un crash « extraordinaire ».
Selon lui, de nombreux éléments ne collent pas avec un scénario de dépressurisation, d’incendie dans la cabine ou d’accident classique. « Descendre à 1.000 mètres par minute, sans sortir de la trajectoire », pendant près de dix minutes, reste incompréhensible pour Jean Serrat.
« Je vous rappelle que la première chose que l’on fait lorsqu’on est pilote, qu’on veut descendre pour une raison X ou Y, tout le monde vous apprend pendant les premières heures de vol, à tout de suite sortir de sa route environ 90 degrés à gauche ou 90 degrés à droite », a déclaré l’ancien pilote.
Il ajoute : « même avec un feu à bord et un équipage inconscient, l’appareil en pilote automatique aurait conservé son altitude (…) « Là il descend mais reste dans sa route, et surtout garde le silence. C’est extraordinaire ! ».
Jean Serrat s’étonne également du long silence radio de 12 à 13 minutes pendant la chute de l’Airbus A320. « Supposant qu’un moteur explose, pendant trois minutes vous êtes occupés à faire quelque chose dans le poste de pilotage, vous n’avez pas le temps de passer un message radio. Tandis que là on parle d’une chute rectiligne, dans le sens de la route, qui dure presque dix minutes », s’étonne-t-il.
Face à tant d’incertitudes, l’expert n’écarte pas la thèse de l’attentat. « On est obligés de se dire qu’il y a quelque chose de bizarre », indique-t-il, avant d’ajouter : « je n’ai jamais vu un avion descendre, sans s’écarter de sa route et sans prévenir personne ».
