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Violences sexuelles sur les enfants : La CIIVISE et l’Etat à l’écoute des victimes

La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) est en déplacement à La Réunion cette semaine. Son but est de renforcer la protection des enfants, de mieux prévenir les violences sexuelles et de lutter contre l’impunité des agresseurs. Des réunions publiques sont organisées à Saint-Denis et à Saint-Pierre. L'Etat est présent pour apporter son soutien sur le sujet.

Ecrit par BS---RL – le mardi 27 juin 2023 à 20H00

La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) a été créée le 23 janvier 2021 par le président. Édouard Durand, juge des enfants et Nathalie Mathieu, directrice générale de l’association Docteurs Bru, sont les co-présidents.

Cette commission a pour vocation d’engager un dialogue avec les victimes, leurs proches et entourage et les acteurs de terrain. Elle a pour mission de recueillir des témoignages des victimes majeures de violences sexuelles dans leur minorité, afin de formuler des recommandations pour renforcer la protection des enfants, mieux prévenir les violences sexuelles et lutter contre l’impunité des agresseurs.

Une réunion publique a été organisée ce mardi à Saint-Denis et une autre se tiendra ce mercredi à Saint-Pierre.

La co-présidente de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) explique le travail entamé à La Réunion : « Il est important de venir à la rencontre des victimes. On travaille avec les adultes ayant été victimes durant leur enfance. Nous avons besoin d’avoir un regard rétrospectif sur ces enfants devenus adultes et connaître leur parcours de vie. »

Elle évoque l’un des sujets importants pour les victimes : « Actuellement, le délai de prescription pour les viols est de 30 ans après la majorité de la personne. D’après ce qu’on sait aujourd’hui sur le psycho-trauma que beaucoup souffrent d’amnésies traumatiques. Elles n’ont pas un accès à leur souvenir, cela peut prendre des années pour revenir à leur conscience. Elles sont souvent hors délai pour porter plainte. C’est une revendication d’un certain nombre d’associations de victimes de faire supprimer cette prescription. On y travaille et on fera une préconisation sur le sujet. »

« Pour l’instant, nous avons fait un rapport intermédiaire publié en mars 2022 avec 20 préconisations. Elles n’ont pas encore été mises en œuvre même s’il y a une oreille attentive. On restera vigilant lorsqu’on rendra notre rapport définitif. Mais ce qu’on peut dire d’ores et déjà c’est que les moments où l’on a offert la parole aux victimes, cette expression là ne s’arrêtera pas. Et ça, c’est un élan fondamental« , assure Nathalie Mathieu.

Christine Torres, sous-préfète chargée à la cohésion sociale et à la jeunesse, détaille l’accompagnement apporté par l’Etat à La Réunion à la CIIVISE : « On assiste à cette réunion et nous avons aidé la CIIVISE pour leur venue à La Réunion en organisant hier après-midi une réunion spécifique avec les associations et les grands témoins. Une réunion a aussi eu lieu ce matin avec les acteurs institutionnels de La Réunion. Cet après-midi, nous avons une réunion publique. »

« L’autorité judiciaire organise demain un COPIL spécifique à Saint-Pierre. Il y aura une deuxième réunion publique à Saint-Pierre« , détaille-t-elle avant de conclure : « C’est tout à fait important et capital que l’Etat soit aux côtés de la CIIVISE pour ce fléau qui touche La Réunion. »

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