Cette commission a pour vocation d’engager un dialogue avec les victimes, leurs proches et entourage et les acteurs de terrain. Elle a pour mission de recueillir des témoignages des victimes majeures de violences sexuelles dans leur minorité, afin de formuler des recommandations pour renforcer la protection des enfants, mieux prévenir les violences sexuelles et lutter contre l’impunité des agresseurs.
Une réunion publique a été organisée ce mardi à Saint-Denis et une autre se tiendra ce mercredi à Saint-Pierre.
Elle évoque l’un des sujets importants pour les victimes : « Actuellement, le délai de prescription pour les viols est de 30 ans après la majorité de la personne. D’après ce qu’on sait aujourd’hui sur le psycho-trauma que beaucoup souffrent d’amnésies traumatiques. Elles n’ont pas un accès à leur souvenir, cela peut prendre des années pour revenir à leur conscience. Elles sont souvent hors délai pour porter plainte. C’est une revendication d’un certain nombre d’associations de victimes de faire supprimer cette prescription. On y travaille et on fera une préconisation sur le sujet. »
« Pour l’instant, nous avons fait un rapport intermédiaire publié en mars 2022 avec 20 préconisations. Elles n’ont pas encore été mises en œuvre même s’il y a une oreille attentive. On restera vigilant lorsqu’on rendra notre rapport définitif. Mais ce qu’on peut dire d’ores et déjà c’est que les moments où l’on a offert la parole aux victimes, cette expression là ne s’arrêtera pas. Et ça, c’est un élan fondamental« , assure Nathalie Mathieu.
« L’autorité judiciaire organise demain un COPIL spécifique à Saint-Pierre. Il y aura une deuxième réunion publique à Saint-Pierre« , détaille-t-elle avant de conclure : « C’est tout à fait important et capital que l’Etat soit aux côtés de la CIIVISE pour ce fléau qui touche La Réunion. »