L’enjeu du procès qui s’est déroulé hier au tribunal correctionnel de Saint-Pierre a une portée autant culturelle qu’environnementale : adapter la tradition de pêche aux bichiques afin qu’elle puisse perdurer dans le temps. Bien que l’Office français de la biodiversité, la DEAL et la Fédération de pêche de La Réunion, qui se sont constitués partie civile, soient plus dans une démarche d’accompagnement depuis le nouvel arrêté préfectoral de 2021, la mauvaise volonté de Désiré l’a conduit à la barre du tribunal.
S’il est à noter que la complexité des normes et réglementations est même difficile à comprendre pour les magistrats, certains critères relativement simples ont été promptement ignorés par le Saint-Louisien. C’est d’ailleurs son attitude qui est reprochée, puisque comme l’a rappelé l’agent de la DEAL : « On pourrait attaquer toutes les installations de l’île.«
La première infraction qui lui était reprochée concernait le nombre de vouves qu’il utilisait. Pour rappel, les pêcheurs de loisirs ont le droit d’utiliser deux vouves avec une limite de pêche de 3 kg par jour, sans autorisation de vente. Les pêcheurs qui se sont déclarés professionnels ont le droit à 4 vouves. Dans son espace réservé dans la rivière Saint-Etienne, Désiré a été surpris avec 9 vouves.
La deuxième infraction concerne le barrage du canal bichique qu’il utilise. La réglementation prévoit qu’un canal principal soit laissé libre afin d’assurer la reproduction de l’espèce. C’est à partir de ce canal principal, défini selon des critères précis, que doivent être faits les canaux pour pêcher. Ici, il est reproché au Saint-Louisien d’avoir déclaré comme canal de pêche celui qui aurait dû servir comme canal de reproduction.
La constitution du barrage n’est également pas aux normes. Ces barrages doivent être constitués d’éléments naturels (pierres, bois) et surtout pas avec du plastique. Malgré les avertissements, le prévenu n’a jamais retiré la bâche en plastique de l’ouvrage.
« Vos petits-enfants ne sauront même pas ce qu’est un bichique«
Pour le prévenu, « vous mettez en place des lois, mais personne n’est venu voir comment les pêcheurs pêchent. Ils ont basé leur loi sur une rivière pilote.« Il ajoute même que ce qui fait la raréfaction des bichiques n’est pas la surpêche, mais les herbes dans la rivière.
Malheureusement pour le prévenu, le procureur avait déjà eu à gérer une affaire en Vendée où la civelle, un équivalent du bichique, est voie de disparition et se trouve à présent au cœur d’un trafic en bande organisée. Les prix y sont d’ailleurs compris entre 300 et 400 euros le kilo.
Pourtant, le représentant du ministère public va favoriser la pédagogie : « Les agents ne viennent pas vous embêter pour le plaisir. Ils font ça pour que vous puissiez le faire dans 20 ou 30 ans. Si ça continue, vos petits-enfants ne sauront même pas ce qu’est un bichique. Les autres pêcheurs ont compris que c’est dans leur intérêt de s’adapter. Tout ce qu’on vous demande, c’est de vous adapter au milieu où vous vivez si vous voulez que La Réunion reste La Réunion.«
C’est pourquoi il requiert une peine de 2000 euros avec sursis, afin de laisser une chance au prévenu de se mettre aux normes, ainsi que la suppression du barrage. Il demande également que la décision soit affichée près des zones de pêche afin que les pêcheurs soient avertis.
« On a l’impression qu’il est là pour l’exemple«
Après 2 h à parler normes environnementales et administratives, Me Ghislain Chung To Sang, qui assure la défense de Désiré,veut ramener les débats sur son terrain : celui du droit. Rappelant la complexité des normes, la robe noire va déjà rappeler que la construction du barrage provient d’avant la date de prévention des faits qui sont reprochés au prévenu.
L’avocat va ensuite rappeler que la législation diffère si en fonction de la taille du barrage, plus ou moins 100 m, un élément jamais évoqué durant les débats. Sur le nombre de vouves, il rappelle qu’ils étaient quatre pêcheurs le jour où Désiré a été contrôlé. Un nombre de pêcheurs qui correspondait parfaitement au nombre de vouves présentes.
Concernant le plastique, Me Chung To Sang va également indiquer que le plastique était présent avant la date de prévention des faits et que les agents ont constaté qu’il y en a actuellement moins qu’avant, prouvant que du plastique a été enlevé. « Vous avez les preuves par A + B que vous ne pouvez pas entrer en voie de condamnation. On a l’impression qu’il est là pour l’exemple, que c’est l’homme à abattre, que c’est un cobaye », argue-t-il.
Le jugement a été mis en délibéré pour le 7 décembre.
Quand un avocat veut « ramener les débats sur le terrain du droit », c’est qu’il veut utiliser les failles de la réglementation pour contourner une culpabilité évidente.
Oui effectivement lue nena tort….
Mais seulement quand ou voir les élus volé des millions…… personnes bouge pas…..justice a deux vitesses….
Bougue à la spl estival la volé l argent des contribuables……..
L exemple vient d en haut…..
Un jugement sans jugement/condamnation, autant dire un blanc-seing pour le fautif ; amende avec sursis #lol ; avec 1 contrôle tous les 10 ans, il pourra finalement se venter auprès de ses petits-enfants d’avoir été le dernier à pêcher des bichiques !
On va rigoler fort à l’énoncé du jugement. Auncun(e) juge digne de ce nom ici pour le condamner vraiment à braconner des poissons anadromes.
les tricheurs de tout poil ont toujours sévit dans l’île et les politicards locaux en donnent l’exemple, alors un p’tit pêcheur de bichiques qui omet de respecter la règlementation n’est que l’arbre qui cache la forêt en fait ! Dans le même temps le tribunal a parfaitement raison de rappeler la notion de pérennité d’autant qu’il a surpêche…Je propose même d’interdire la pêche bichiques une année sur deux ! Ainsi les « bouchrong » seront plus nombreux et la sauvegarde de l’espèce assurée…
Les tricheurs oui les petits les grands chalutiers industriels on en parle , les destructeurs les plus dangereux ce sont eux! je suis pour le respect de la nature des 2 partis mais je rêve le gros poisson bouffera toujours le petit!
Il y a des chalutiers dans la Rivière Saint- Etienne ? .
Je sais qu’il y a des sous marins dans l’Etang du Gol, mais pas de chalutiers dans cette Rivière.
l
pauvre de vous vous n’avez rien compris une tisane et au lit ! faîtes bosser votre imagination.
Sa i arrête mais quand nena un l’enquête pou fais bana grate zot gi
Moin le pas juriste, quand n’aura plus de bichique i pêcher plus, combien d’espèces la fini disparaître
Largué boug là té.
C’est idiot de réglementer. Laissons les pêcheurs avides épuiser les rivières. Ainsi ils creusent leurs tombes : plus de poisson, plus de pêcheur. Terminé, plus de règlement, et une « tradition » liquidée.
Les lois sont stupides car elles entretiennent la connerie humaine.
Combien de tonnes ou de kg de bichiques à t’il attrapè .Il a du se faire des milliers d’euros ce pêcheur marron🤣🤣 ?
Donnez à boire et à manger aux esprits faibles et consumè du peuple.