« La pollution est avérée quoiqu’on en dise », déplore le maire de Saint-Philippe. « Dans les semaines ou mois à venir, on risque de retrouver sur des plages à Saint-Pierre ou même ailleurs des galettes de fuel, parce qu’il y a une diligence qui n’a pas été respectée par l’armateur ». Le premier magistrat de la ville ne compte pas « laisser le démantèlement se faire au frais de la nature ».
Deux juristes spécialisés dans le droit de l’environnement ont été mandatés pour la mise en œuvre d’une procédure d’urgence. Un « référé constat » a déjà été déposé devant le tribunal administratif de Saint-Denis. Il permettra de faire constater les faits et de conserver les preuves. Dans un deuxième temps, une plainte auprès de la juridiction du littoral au tribunal judiciaire de Saint-Denis (JULIS) sera portée afin d’enclencher une instruction et de constituer la commune de Saint-Philippe partie civile dans un procès correctionnel.
« L’armateur ne peut pas se dédouaner. Sa responsabilité est pleine et entière. Des accidents de la mer, c’est comme les accidents de la route, ça peut arriver à n’importe quel moment mais il n’empêche que le propriétaire doit faire diligence pour ensuite circonscrire la pollution. Cela n’a pas été fait malgré les mises en demeure du préfet », tance Olivier Rivière.
Ce mercredi après-midi, Olivier Rivière a également demandé au préfet à ce que le poste de commandement avancé se réunisse très rapidement avec le sous-préfet de Saint-Pierre et le directeur de la Mer Sud Océan Indien (DMSOI) pour la mise en place d’un calendrier et la définition des modalités du démantèlement du navire qui ne peut être remorqué. « Il serait naïf de notre part de croire que le propriétaire va tout faire pour démanteler ce navire. Si ce n’est pas la puissance publique, à savoir l’Etat, qui à un moment donné prend le relais et définit un rythme de démantèlement, il ne se passera rien ».
D’autant que la firme chinoise chargée des opérations antipollutions a indiqué quitter La Réunion alors que stationnée au large de Saint-Leu. La société Lianyungang Dali Underwater Engineering, chargée de renflouer le vraquier Wakashio il y a quelques mois n’a pas été payée par le propriétaire indien du navire, la firme Amba Shipping & Logistics.