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St-Pierre : Le prisonnier affirme s’être évadé pour éviter la pression de ses codétenus

La semaine dernière, un détenu du centre pénitentiaire de Saint-Pierre n'est pas rentré de sa permission de sortie pour ses démarches administratives. Après quelques jours de cavale, il a été interpellé après que sa mère a averti les forces de l'ordre. À la barre du tribunal, il a affirmé s'être enfui en raison de ses codétenus qui exigeaient qu'il ramène des colis.

Ecrit par Gaetan Dumuids – le jeudi 27 avril 2023 à 08H49

Le 18 avril dernier, Anthony, détenu à la prison de Saint-Pierre, n’est pas rentré de sa semi-liberté accordée afin qu’il puisse trouver un emploi pour sa libération prévue le 30 juin prochain. Après plusieurs jours de cavale, c’est sa mère qui a indiqué aux policiers où il se trouvait. Les forces de l’ordre l’ont retrouvé dans un état altéré par des substances illicites.

Après une garde à vue « difficile », le jeune homme a été déféré avant d’être jugé sous le régime de la comparution immédiate hier. Pour expliquer ce geste, il assure avoir eu la pression de ses codétenus et de personnes extérieures pour qu’il rapporte des colis de drogue et de téléphone.

« C’était compliqué. J’ai beaucoup de mauvaises fréquentations. Ils ne comprennent pas que j’ai franchi un cap. J’étais perdu et j’ai trouvé cette solution. C’était dur d’en parler », clame le Saint-Pierrois à la barre.

« C’est plutôt un retour à ses vieux démons »

Des propos qui ne convainquent pas le ministère public. « Il pouvait en référer à son conseiller. Il n’est pas allé voir le SPIP ou les forces de l’ordre pour évoquer ses problèmes. Quand on le retrouve, il est dans un état second à cause des drogues. Il dit qu’il a changé de cap, mais c’est plutôt un retour à ses vieux démons », argue la procureure qui requiert 10 mois de prison ferme.

Après avoir évoqué l’enfance difficile de son client, rejeté depuis l’enfance par ses parents, Me Victoria Rouxel rappelle qu’il avait signalé ses problèmes à ses conseillers. « Ce n’est pas une excuse de circonstance. Ces gens-là voulaient des colis de lui. Il savait que ce n’était pas la solution, mais il était désespéré », argue-t-elle.

Finalement, le tribunal va entendre ces arguments et abaisser la peine à trois mois de prison ferme.

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