À la barre du tribunal, Jimmy* explique qu’il avait bu la veille au soir, mais surtout qu’il a accepté les deux verres de vin et la bière que la famille lui a offerts. Il affirme également que le vieux bus qu’il conduisait avait un vieux système antidémarrage qui permet d’allumer le véhicule, même si une infime présence d’alcool est détectée.
Des explications niées par le propriétaire de l’entreprise qui assure que tous ses bus sont dotés d’un système antidémarrage de dernière génération, qui ne peut s’allumer si la moindre trace d’alcool est trouvée. L’employeur a également indiqué qu’il ne comptait pas reprendre son employé.
« Il savait très bien qu’en ayant consommé de l’alcool la veille et le jour même, il mettait tout le monde en danger », insiste la procureure qui requiert une peine de 6 à 8 mois de prison avec sursis, une annulation de son permis de conduire pour 4 mois et une obligation de soin pour l’alcool.
« Il est effondré. Il a pris conscience des dégâts irréversibles de son comportement immature », plaide de son côté Me Farid Isse. « C’est une institution d’aller faire des pique-niques à La Réunion et c’est la bienséance créole d’offrir à boire et à manger au chauffeur », souligne-t-il.
La robe noire va ensuite poursuivre sur le système antidémarrage qui permet d’allumer le bus malgré la présence d’alcool et surtout la facilité avec laquelle les chauffeurs peuvent détourner les nouveaux systèmes. « Il faudrait que le Parquet aille enquêter sur les pratiques des transporteurs », poursuit-il.
Le tribunal a condamné le chauffeur à 6 mois de prison avec sursis, l’annulation de son permis et une période d’attente de 2 mois avant de pouvoir le repasser. Il doit également effectuer un stage sur la sécurité routière et a une obligation de soins pour limiter sa consommation d’alcool.