Face à la hausse des prix des engrais et des intrants et l’explosion du prix du fret, planteurs et syndicats s’inquiètent du devenir de la filière et réclament des garanties économiques.
Les acteurs de la filière sont montés une première fois au créneau mardi dernier lors d’une marche noire organisée dans le chef-lieu, mobilisant près de 300 manifestants.
Dans une motion déposée ce jour-là en préfecture et au Département, ils demandaient le soutien des collectivités et voulaient une revalorisation de la recette bagasse ou un dispositif de prix plancher de la coupe afin de garantir aux planteurs un revenu décent.
N’obtenant pas satisfaction au Comité paritaire de la canne et du sucre (CPCS) organisé vendredi dernier, l’intersyndicale compte bien continuer à se faire entendre en marge des négociations de la convention canne qui va régir la filière pour les cinq années à venir.
“Vendredi dernier, on a quitté la table des négociations parce que Tereos nous dit qu’il faut qu’ils vendent le sucre à plus de 525 euros la tonne, pour éventuellement espérer une augmentation de 34 centimes par tonne de canne. C’est ridicule, c’est affligeant. C’est insultant. Ce n’est pas possible. Ils disent que s’ils n’ont pas de filet de sécurité de la part de l’Etat, ils envisagent même de diminuer le prix de la tonne de cannes”, déplore Jean Michel Moutama, membre de l’intersyndicale agricole.
Dès ce mardi, ils promettent de durcir le ton, en sortant les tracteurs pour une opération escargot de l’Est vers le Nord. Les planteurs partiront en tracteur de l’usine de Bois Rouge dans l’Est et de celle du Gol dans le Sud (en véhicules classiques) à 8h30, pour se rejoindre devant la préfecture à Saint-Denis. Une fois dans le chef-lieu, où cette mobilisation pourrait fortement impacter le trafic, le cortège se rendra également de nouveau à la DAAF à la Providence pour une seconde réunion du CPCS en début d’après-midi.
L’issue de cette réunion pourrait mener à “une plus forte mobilisation”, avance l‘intersyndicale.
“On ne s’attend pas à ce que quelque chose de sérieux sorte de cette réunion. Si l’Etat ne joue pas vraiment son rôle d’arbitre là-dedans, l’ampleur va monter de plus en plus”, prévient l’intersyndicale agricole.