« Je vais résumer les deux mandats qui ont été un échec pour la majorité régionale, un échec pour Didier Robert et un échec également pour La Réunion », attaque d’entrée Huguette Bello.
Pour justifier son propos, la maire de Saint-Paul développe sur la question de l’endettement et des investissements. Elle regrette que le budget régional, qui était de 1,57 milliard en 2019, ait été amputé de plus de 250 millions d’euros en 2020. La conseillère régionale d’opposition affirme que « le Réunionnais est trois fois plus endetté que le citoyen de la France hexagonale, qui endetté à hauteur de 358€ et nous à plus de 1 300€ ». Selon elle, la dette de la Région se situe à hauteur 1,254 milliard d’euros. « C’est une épée de Damoclès sur les générations à venir », indique-t-elle.
« On travaille sur 7 piliers à la Région qui ne sont pas les 7 piliers de la sagesse, des piliers qui sont sur des pieds d’argiles », poursuit-elle. Car c’est l’autre point sur lequel l’opposition a vivement critiqué la majorité régionale : l’éducation et la lutte contre l’illettrisme. Les opposants prennent pour exemple que durant le dernier mandat, seul un lycée est sorti de terre à La Réunion tandis que les crédits vont diminuer pour les 44 lycées de l’île.
Sur la question de l’illettrisme, qui touche plus 116 000 personnes à La Réunion. Lorraine Nativel, conseillère régionale et membre de la commission Égalité des chances, regrette que la question « soit une patate chaude que personne ne veut, car personne ne sait quoi faire ». Pour cette dernière, le projet des Cases à lire est avant tout des « Cases vides de sens ». Gilbert Annette enfonçant le clou sur la question en affirmant que « c’est un problème de conviction. Quand on n’a pas de convictions, on flotte selon les opportunités et la parade c’est la communication ». Tous regrettent que le rapport du sociologue Raoul Lucas, pourtant commandé par la Région, n’ait pas été pris en compte.
Le dernier point sur lequel Le Rassemblement (nom du groupe d’opposition régionale, NDLR) concerne l’économie. « On a à La Réunion plus de 45.000 petites entreprises qui sont en dehors des crédits FEDER dont les petites entreprises, les petits commerçants et les PME sont éjectés. On voit bien que le plan de relance ne les concerne pas », s’insurge la maire de Saint-Paul. Elle regrette que seule une enveloppe de 20 millions d’euros soit allouée à la commande publique et qu’aucune étude pour mesurer l’impact de la crise sur l’emploi n’ait été lancée.
Pour conclure, Huguette Bello estime que Didier Robert « devrait faire le bilan de ses deux mandats où il a géré La Réunion de manière calamiteuse ». L’Assemblée plénière de mercredi, qui se fera en visioconférence, promet donc d’être animée, tout comme la future campagne électorale.