L’enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions. Mouais. La face claire de Debré est d’avoir voulu mettre fin à l’immense misère dans laquelle baignaient nos campagnes début sixties. Lait aux écoliers, argent carnet, planning familial mais hélas, argent braguette. La surmortalité s’est muée en surnatalité et de là viennent nos maux : campagnes amenuisées, villes surdimensionnées, circulation démentielle, perte d’identité, destruction de la flore et de la faune, patrimoine aux oubliettes, violences, enfants exilés, j’en passe. Huit cent mille aujourd’hui et la vie chez nous est déjà infernale. Le paysage disparaît devant les constructions, les routes se multiplient mais la circulation frise le ridicule (surtout que le Réunionnais est, avec le Toulousain et le Mexicain, un des plus mauvais chauffeurs de la planète !)
Lorsque nous serons un million, chacun aura sa voiture mais… dormira dedans car la circulation ne se fera plus du tout. Jardinot avait bien raison, ce matin, d’ironiser l’affaire : ça aide à ne pas trop désespérer.
Comment ne pas en arriver là ? On ne va quand même pas euthanasier les vieux tardant à s’éclipser ! Là, je prêche pour moi : j’aurai 96 balais en 2044. « N’anticipons pas ! » comme disait Mathusalem à qui on parlait de la retraite des vieux. On ne va pas non plus mettre un coton de chloroforme sous les narines des nouveaux-nés !
Mais si on exilait les profiteurs, les politicards, les voleurs, les maris violents, les truqueurs (vous savez, ceux qui débitent des rayons de vélo et les revendent comme pierres à briquets… oups !), les guides touristiques apprenant que les longoses sont des orchidées sauvages, les Ahkouèt, les Ramanisum et leurs adeptes, ça ferait de la place, non ? Bon, je sors…
Un Citalis de fou !
Je suggère à notre ami Malik Unia de mettre au point des leçons de conduite rapide pour conducteurs de bus. Certains se prennent pour Fangio et conduisent comme Gaston.
Jeudi 24 novembre, ligne 14, identifié 364 (Gloxinias/Océan), en matinée. Un chauffeur jeune, grand, baraqué, belle gueule, bronzé, voulait certainement nous prouver qu’il était « puissant » au volant ; et n’a réussi qu’à se faire maudire car il conduit comme un sauvage : démarrages brutaux, arrêts tout aussi violents, ralentisseurs franchis façon kangourous, avancements par à-coups désagréables pour la colonne vertébrale, redémarrages style pitbull enragé. Pour l’usager moyen, c’est déjà pas brillant ; pour les handicapés, c’est franchement douloureux et nous étions plusieurs « embéquillés » là-dedans.
Question à Erika : tes chauffeurs ne subissent aucune épreuve d’aptitude ?
Le népotisme pyramidal
Il ne devait y avoir ni purges ni chasses aux sorcières, avait juré la candidate Bello avant les élections régionales. Elle l’avait dit avec une telle pugnacité, une telle hargne, qu’on l’a crue. Il est vrai qu’elle se présentait avec un bilan plutôt favorable à Saint-Paul et à l’UFR.
« Pourquoi as-tu de si grandes dents, grand-mère ? »
Total, pour placer la famille, les copains, les coquins, des employés avec 20 ans d’ancienneté, irréprochables, se sont fait virer comme des malpropres. Y compris des femmes et figurez-vous que son ex-UFR n’a pas réagi.
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, avouait cet hypocrite en chef de Mimitte. Je suis un imbécile.
Un ancien président moufiesque avait voulu m’acheter très cher pour que je cesse de dire des méchancetés contre lui. Combien l’éleveuse de renards va-t-elle me proposer pour que je cesse de l’asticoter ?
Les bombes « sales »
Il en est beaucoup question en ce moment, surtout du côté de l’Ukraine.
Dites, vous connaissez beaucoup de bombes « propres » ?
J’ai posé la question à mon frère cadet, puits de science. Les bombes sales seraient celles qui dégagent des émanations radioactives sans faire autant de dégâts qu’une bombe thermonucléaire.
Ouf ! me voici rassuré.
Des éléphants à Madagascar ?
Le président « TGV » veut introduire des éléphants, des autruches, des zèbres, des kangourous, des girafes, à Madagascar. Pour attirer les touristes, dit-il.
Ma première réflexion est que ce pays est si beau, et que ses habitants ont une âme si généreuse, ils ont une si belle musique, une nourriture si attrayante, que ce pays n’a aucun besoin d’espèces exotiques.
Ma seconde réflexion est mille fois plus grave : l’introduction d’espèces étrangères dans un biotope si exceptionnel, ne peut que conduire à des catastrophes exceptionnelles, les espèces importées détruisant systématiquement celles qui existent sur place.
Heureusement qu’il y a une population imaginative et… les dahalos (les voleurs). Je les entend déjà se réjouir : « Eh ! les copains, à table ! »
Il y a tant de famine à Mada que les bestioles d’importation risquent de passer à la casserole aussitôt qu’elles auront posé leur première patte sur l’Île Rouge.
A moins que TGV n’ait trouvé ce seul expédient pour enrayer une famine désastreuse ? Parce que jusqu’à présent, tout ce qu’il a réussi est de changer de ministres tous les deux mois et… s’enrichir encore plus.
Les gens d’expérience
Toutes sortes d’élections se profilent à horizons plus moins proches. On s’apprête à entendre les vieux bribes et autres lèche-culs entonner le refrain « des gens d’expérience ».
Je dis stop !
Depuis que l’humanité existe nous n’avons fait que mettre nos destins entre les mains de gens d’expérience et on connaît le résultat : la planète va exploser.
A bon entendeur…