Fabien M., 30 ans, sans domicile fixe, est en rupture familiale. Il ne sait où dormir et n’a qu’une idée en tête, retourner en prison. Pour ce faire, il va employer les grands moyens. Ce jeudi 28 octobre, peu avant 4h du matin, il va mettre le feu à des poubelles en ayant pris soin de les positionner près des distributeurs de carburant d’une station. Il verse de l’essence sur du papier et embrase le tout. Fort heureusement, les riverains entendent des explosions et préviennent le gérant de la station.
Avant son arrivée rapide, le système incendie se déclenche et le gérant parvient, alors que les flammes lèchent les pompes à essence, et avec l’intervention rapide des pompiers, à maîtriser le début d’incendie. C’est tellement impressionnant que parents et enfants des bâtiments voisins évacuent la zone. Pendant ce temps, un homme avec une capuche et sweet sombre est aperçu par des riverains jetant des galets sur une voiture qu’il va également tenter d’embraser. La police arrive et l’interpelle instantanément alors qu’il quitte rapidement la scène, puis fait demi-tour. « Je l’ai fait pour aller en prison » seront ses premiers mots.
« je n’ai pas pensé aux autres »
« Je savais que j’avais un risque de me brûler mais je n’ai pas pensé aux autres », explique le prévenu à la présidente qui tente de lui expliquer que son geste aurait pu être dramatique. Obnubilé par l’idée d’aller en prison, il fait mine de ne rien entendre de ce que lui explique la magistrate. Elle tente en vain de lui dire que la prison n’est pas la solution car il y aura un après et qu’il va falloir régler ses problèmes d’addiction à l’alcool car en plus, il était ivre au moment des faits. Le trentenaire, 11 mentions à son casier, fait également des séjours régulier à l’EPSMR. Pour autant, le psychologue ne note pas de trouble psychiatrique lorsqu’il est sobre. Il suit un traitement pour gérer son impulsivité, qu’il ne prend pas…
Les parties civiles sont unanimes quant à la dangerosité de son geste. La procureure de la République requiert pour sa part que « mettre le feu dans une station service est le pire scénario qu’il soit pour les pompiers qui, heureusement avec le gérant, ont permis d’éviter le pire. Son geste est dangereux et vouloir aller en prison n’est pas une explication acceptable ! Je vous demande une peine de 5 ans de prison avec mandat de dépôt ». La défense, pas aidée par le comportement de son client, argumente que son client a reconnu les faits et qu’il convient de tenir compte de sa personnalité.
Reconnu coupable, Fabien M. est condamné à 3 ans de prison dont 1 an de sursis probatoire pendant 2 ans accompagnés des obligations de soins, de travail et d’indemnisation des victimes.