Si la légende de Gran Mèr Kal est connue de tous, l’histoire qui a inspiré cette figure mythique de l’île est parfois oubliée. C’est pour cela que le mouvement ZAMKÈR a décidé monter un spectacle musical appelé « Kala le fantôme de Mahavel » qui sera interprété le 11 novembre prochain au Vieux Domaine à la Ravine-des-Cabris.
Kala, c’est cette esclave, fille bâtarde de son maître, dont la vie a été semée de tourments avant de définitivement se briser lorsque son enfant a été assassiné. Basculant dans la folie, elle va alors devenir Gran Mèr Kal et capturer des enfants pour les jeter dans le bassin 18, là où le corps de sa fille avait été sauvagement battu et jeté.
« C’est une grande fierté, car c’est notre culture, notre mythologie et notre patrimoine », explique Sylvie Ognard du mouvement ZAMKÈR. La chanteuse lyrique va accorder sa voix pour offrir un fonkèr au rythme du maloya.
Un spectacle qui s’inscrit dans le cadre du festival de photo du Vieux Domaine. Avant la représentation, le photographe Olivier Boyer va présenter un diaporama de ses clichés. La styliste Miss Poupoupidou a de son côté réalisé les costumes d’époque des personnages du spectacle.
Gran Mèr Kal, symbole du pétrel noir de Bourbon
L’autre particularité de l’événement porte sur la sensibilisation du pétrel noir de Bourbon, en voie de disparition. La SEOR, la Société d’Études Ornithologiques de La Réunion, est partenaire et fera une sensibilisation du public pour cet animal important du folklore local. Dans la légende réunionnaise, Gran mèr kal s’incarne en pétrel noir de Bourbon, longtemps appelé Timiz.
Longtemps, le pétrel noir de Bourbon était l’oiseau de mauvais augure. Son cri était associé soit à un hennissement de cheval, présage de mort, soit aux pleurs d’un bébé, signe que quelqu’un va guérir d’une maladie et que Gran mèr kal ne pourra pas s’emparer de son âme.
Si la malédiction du pétrel noir de Bourbon est question de croyance, le risque de le voir disparaître n’est malheureusement pas un mythe. « Quand on n’entendra plus le pétrel noir, on n’entendra plus notre Histoire. Cela fait partie de notre culture », souligne Sylvie Ognard.