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France Travail : Non, les bénéficiaires du RSA ne vont pas devoir « travailler »

La Réunion est le seul département d’Outre-mer à avoir été retenu pour l’expérimentation du dispositif France Travail en 2023. Son déploiement est prévu d'ici le mois d'avril dans deux communes de l'île.

Ecrit par 2341926 – le jeudi 02 février 2023 à 07H40

Le dispositif France Travail sera déployé dans deux communes de La Réunion d’ici le mois d’avril. Ce sont 2.500 Réunionnais bénéficiaires du RSA, qu’ils soient inscrits au Pôle Emploi ou non, qui feront partie de cette expérimentation. Le groupe de personnes sélectionné “se veut être un panel représentatif de la population de La Réunion” en vue d’un déploiement plus large à l’échelle nationale l’année suivante, détaille Angélique Goodall, directrice du Pôle Emploi Réunion.

L’offre de service est en cours de peaufinage mais les grandes lignes sont déjà bien définies. Le Pôle Emploi, le Conseil départemental, la CAF, la mission locale et l’ensemble des acteurs de l’emploi mais aussi du social devront agir ensemble pour accompagner ces personnes jusqu’au marché du travail.

L’idée, c’est d’expérimenter une offre de service qui soit commune au Conseil départemental, à Pôle Emploi, aux missions locales et bien d’autres partenaires pour aller vers une insertion dans le monde du travail. France Travail, c’est accompagner de manière encore plus forte ces personnes pour qu’elles puissent répondre aux besoins de recrutement des entreprises en travaillant encore plus main dans la main”, assure la directrice de Pôle Emploi Réunion.

Un accompagnement personnalisé pour travailler à la source sur les freins à l’emploi

Les personnes incluses dans ce dispositif bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, qui peut être à la fois sur le volet social et pour la recherche professionnelle pour viser l’emploi ou l’apprentissage en vue d’une insertion sur le marché du travail.

On est conscient que la problématique peut être double”, assure-t-elle, illustrant son propos : “Je ne peux pas payer la crèche parce que je n’ai pas de travail, mais je ne peux pas travailler parce que je n’ai pas de solution de garde pour mon enfant. Il faut qu’on travaille avec toutes les structures qui existent, CAF, crèches, pour répondre à ce type de problématiques”.

L’idée est de travailler à la source sur les problèmes qui les excluent du monde du travail pour qu’ils puissent, petit à petit, accéder à l’emploi. La première étape est de poser un diagnostic de la situation de chacun, en évaluant les freins rencontrés.

« L’accompagnement social, ça peut être répondre à une jeune femme (…) qui quitte le système scolaire à 15 ans parce qu’elle se retrouve enceinte et qui se retrouve au RSA pendant une petite période pour pouvoir subvenir aux besoins de l’enfant. On va l’accompagner, une fois que la garde d’enfant sera résolue, progressivement vers l’emploi. On va l’emmener sur un parcours d’apprentissage, ça va être très long. Il n’est pas question de la pousser à tout prix, mais de prendre en considération que pendant un moment, elle ne sera pas disponible pour un emploi », explique Angélique Goodall.

Elle poursuit : « Il y a d’autres bénéficiaires, plus en marge du marché du travail, qu’il faut aller rechercher. Le travail, c’est d’aller au plus près de ces personnes pour bien poser les difficultés qu’elles rencontrent (santé, compétente, etc.), et surtout de régulièrement réinterroger ce diagnostic« .

Des heures d’activités mais pas de travail

“Il ne faut pas faire de raccourcis” concernant les heures d’activité que devront effectuer les bénéficiaires, tempère la directrice de Pôle Emploi.  

Le dispositif prévoit 15 à 20 heures d’activités imposées aux bénéficiaires du RSA, mais non, il ne s’agit pas de les faire travailler en échange de leurs indemnités.

Sur le même principe que le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ), les personnes sélectionnées aptes à trouver un emploi devront effectuer une activité liée à leur recherche.

En 2022, ce sont 6.000 jeunes Réunionnais qui ont fait partie de ce dispositif qui a par ailleurs “porté ses fruits”, se félicite Frédérique Goodall. “En contrepartie d’une allocation que l’on leur verse, ils acceptent d’être accompagnés de façon extrêmement intensive et de mettre en place, avec un conseiller, un parcours durant lequel toutes les semaines ils doivent avoir des activités de recherche d’emploi à effectuer. Je ne parle pas de travail mais bien de recherche d’emploi. Pendant qu’ils réalisent ces activités-là pour chercher du travail, ils ne peuvent pas travailler à côté”.

En somme, une fois le diagnostic posé, les personnes sélectionnées devront participer à des ateliers d’aide à la recherche d’emploi, (conseils pour le CV, entretiens), immersions en entreprise, participation à des job-dating etc. Des étapes “à réaliser pour pouvoir être inséré plus rapidement”. 

Expérimentation dans deux communes de La Réunion

Cette expérimentation qui concerne 19 départements français intervient en pleine période de relance économique. “La relance est telle que la demande n’a jamais été aussi forte depuis 10 ans, il faut vraiment que tout le monde puisse rentrer dans le train. Aujourd’hui, il y a malheureusement des personnes marginalisées. Il faut aller les rechercher pour les accompagner et qu’elles profitent elles aussi de cette relance », conclut la directrice de Pôle Emploi.

La Réunion fait partie des 19 territoires retenus et sera le seul département ultramarin qui testera France Travail. Deux communes de La Réunion seront choisies pour l’expérimentation du dispositif lors d’un comité de pilotage composé notamment du préfet de La Réunion et du président du Conseil départemental le 21 février prochain. Le test portera en 2023 sur l’accompagnement renforcé d’un nombre volontairement limité de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). Environ 2.500 personnes seront concernées. Le démarrage opérationnel devrait intervenir d’ici le mois d’avril, précise la préfecture.

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