Coup de chaud entre voisins à St-André
Un droit de passage sur une servitude empoisonne la vie de deux familles à St-André depuis des lustres. Les disputes sur le terrain judiciaire ont dégénéré dans le chemin. Insultes, coups et pelle de chantier au programme entre deux pères de famille qui étaient ce mardi obligés de s'expliquer devant le tribunal.
Ecrit par – le mardi 27 avril 2021 à 16H57
Deux familles antagonistes se sont retrouvées à la barre du tribunal correctionnel ce mardi après-midi, suite à un conflit de servitude qui perdure. Du moins, les patriarches Yohan P. et David A.
Ce 28 octobre 2019, devant leur domicile à St-André, le premier se gare tellement près de la voiture du second que celui-ci est obligé d’y entrer par le côté passager. La tension est forte et les insultes pleuvent.
« Il a insulté ma femme. J’ai voulu défendre ma famille. Je suis sorti de la voiture et on s’est bagarré », reconnaît David A. à la barre du tribunal correctionnel ce mardi après-midi.
Le chef d’entreprise de 42 ans affirme avoir reçu une pluie de coups avant d’être menacé à l’aide d’une pelle de chantier que l’autre avait sorti de son camion.
Yohan P. n’est pas d’accord avec cette version:
« C’est un comédien, je n’ai porté aucun coup ». Et chacun de mimer la scène pour étayer ses propos.
Pourtant les deux voisins bagarreurs se sont vu chacun prescrire plus de dix jours d’ITT.
Pour l’avocat de David A., le bâtonnier Me Georges-André Hoarau, son client a agi en légitime défense pour lui, sa femme et sa fille qui se trouvaient dans la voiture paternelle pendant la bagarre.
Pour l’avocat de Yohan P., Me Alex Vardin, plaidant la relaxe, la confrontation entre les deux prévenus au cours de l’enquête a été biaisée par l’attitude de l’officier de police qui l’avait menée.
Le parquet a souhaité mettre tout le monde d’accord, considérant les deux prévenus responsables de
« violences réciproques », avant de réquérir 6 mois de prison avec sursis et une interdiction de contact entre les deux protagonistes. Celle-ci sera certainement difficile à mettre en place puisque les deux hommes vivent quasiment côte à côte.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 20 mai prochain.