Revenir à la rubrique : Politique

Carrière de Bois Blanc : « Un acte de guerre politique » (Thierry Robert)

Le 12 juin prochain, les électeurs de Saint-Leu auront à se prononcer sur l’ouverture d’une carrière à Bois Blanc. D’ici là, le maire et son équipe partent en campagne. Objectif : que le "NON" l’emporte.

Ecrit par – le lundi 30 mai 2016 à 17H09
La campagne pour la victoire du « NON » au référendum local sur la carrière de Bois Blanc est lancée. Alors que les Saint-Leusiens devront se prononcer le 12 juin prochain sur la question « Voulez-vous que la commune de Saint-Leu révise son document de planification pour permettre la carrière de Bois Blanc », Thierry Robert et son équipe se mobilisent dès aujourd’hui pour convaincre les électeurs d’y répondre par la négative. 
 
Pour le député-maire, l’implantation de cette carrière sur sa commune n’est autre qu’un coup politique. « C’est un véritable acte de guerre politique que Didier Robert a orchestré », déclare-t-il en effet, assurant au passage que l’implantation de cette carrière réside bien en une volonté de la Région : « Une délibération a été prise en commission permanente pour demander au préfet de m’obliger à réviser le PLU de la commune ».
« Un crime écologique et citoyen »

L’élu en veut pour preuve que le site était initialement « considéré comme impropre à la fourniture de roches massives pour les besoins de la NRL », avant d’apparaître finalement sur le schéma de carrière en 2014. « Ils ont voulu se servir de moi et j’ai été le bouc émissaire tout trouvé alors que pendant ces trois ans ils avaient signé avec Madagascar ».
 

Pour l’homme politique, il s’agit là d’un « coup bas porté sournoisement, juste pour satisfaire l’égo d’un homme ». « Sauf qu’au lieu de s’en prendre à moi, il le fait au détriment de toute une population, de son économie et de l’économie touristique de l’île », argue-t-il. Thierry Robert n’hésite pas à utiliser ici les termes d’« abomination » et de « crime écologique et citoyen » pour qualifier cette carrière « de la taille de 68 terrains de football et d’une profondeur d’un immeuble de 25 étages ».
Affiches, tracts, réunions de quartier et voitures-sono

« C’est absurde de dépenser des millions dans des campagnes publicitaires pour vendre la Réunion et de vouloir en même temps détruire en impunité un de ses plus beaux joyaux », fait ensuite valoir le député-maire, qui rappelle que Saint-Leu dispose d’une attractivité parmi les plus fortes de l’île.

Le nombre d’emplois créés est également mis en doute. « Une centaine d’emplois annoncés, mais combien potentiellement perdus ? », questionne-t-il, affirmant qu’hôtels, restaurants et activités de pleine nature souffriraient de l’ouverture d’une telle carrière. Les nuisances telles que les passages de camions, la poussière, le bruit et les problèmes de santé sont également évoquées, d’autant plus qu’elles nuiraient selon lui au potentiel fiscal de la ville.
 
Des arguments que le député-maire et son équipe espèrent bien faire passer par le biais de diverses réunions de quartier, d’affiches, de tracts, et de voitures-sono. Une campagne qualifiée de « choc et intense » que Thierry Robert déclare financer « à titre personnel » et dont le coût s’élèverait aux alentours de 10 000 euros. Reste à voir quelle réponse les électeurs donneront dans les urnes. Verdict le 12 juin prochain. 

 

Partager cet article
Thèmes :
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Petite-Île : L’opposant de Serge Hoareau condamné pour diffamation

Jean-Hugues Suzanne était jugé hier pour diffamation à l’encontre du maire de Petite-Île. En début d’année, l’opposant municipal publiait diverses accusations sur l’édile de manière hebdomadaire sur son compte Facebook. Il a été reconnu coupable, le tribunal estimant qu’il devait s’exprimer dans les lieux destinés au débat politique.

Bras-Panon met le braquet sur l’agrotourisme

Avec le projet AGRIPéï 2030, le Conseil départemental porte une réflexion sur les enjeux de l’agriculture réunionnaise sur le long terme. La charte de développement agricole de Bras-Panon, renouvelée ce jeudi pour une durée de six ans entre la municipalité, la collectivité départementale, la Région Réunion et la Chambre d’agriculture, s’intègre dans cette réflexion et dans celle de son Plan Alimentaire Territorial qui se déroule en parallèle de la charte.

Vidéo – La Région devra briser le plafond de verre pour gagner en autonomie

40 ans après sa création, la Région Réunion pourrait-elle devenir un modèle pour la République, et ce, malgré son ouverture à la différenciation ? C’est la question posée ce mercredi dans le troisième et dernier colloque organisé par la collectivité régionale en présence d’éminents spécialistes du droit.