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Assises : « Elle ne m’a pas donné d’ordre, mais elle m’a peut-être fortement incité »

Ce mardi matin, pour le deuxième jour du procès aux assises de Vanessa Lemerle et son compagnon Omar M'Barki, Nicolas Lemerle a raconté les violences qu'il a subies la nuit du 9 a 10 avril 2018. Les accusés encourent 30 ans de réclusion criminelle pour l'avoir violenté, séquestré et extorqué.

Ecrit par – le mardi 26 octobre 2021 à 23H49

[Nicolas Lemerle a dû faire face à la Cour pour raconter ce qu’il a vécu la nuit où il a été violenté]urlblank:https://www.zinfos974.com/Vanessa-Lemerle-et-son-compagnon-devant-les-assises-Une-avalanche-de-mensonges-et-de-contre-verites_a174765.html par Omar M’Barki, le compagnon de sa soeur Vanessa. À la barre, il apparait encore très fragile lorsque la présidente lui demande de reparler des faits. Il s’est levé pour voir pourquoi les chiens aboyaient et s’est retrouvé face à un individu dans sa propre maison. Il raconte péniblement ce qui lui est arrivé ce soir-là. Il explique avoir reçu des coups de pieds, de poings et avoir été frappé avec un objet à la tête, un lampe Maglite de 50 cm. Il aura 10 jours d’ITT et 7 points de suture au niveau du crâne. 

Il explique que son agresseur l’a traîné dans la maison et l’a également emmené dans la salle de bain pour qu’il se rince tant il avait de sang sur lui. Il insiste sur les nombreux coups qu’il a reçus, notamment avec la lampe, et la longueur du calvaire qu’il a subi. L’expertise médicale relève de nombreuses plaies, dont certaines superficielles, et un stress lié à cette agression. Il a encore du mal a en parler aujourd’hui tant cela le fait souffrir, fait-il remarquer à la présidente. Celle-ci lui explique cordialement qu’elle comprend mais que ce n’est pas son premier procès aux Assises et qu’elle sait ce que peuvent ressentir les victimes. Mais que pour autant, il y a deux accusés et  qu’il faut que les jurés puissent comprendre ce qui s’est passé. 

« La menace était perpétuelle »

« Vous dites que vous avez subi de nombreux coups, mais vous n’étiez pas couvert de bleus, sans remettre quoi que ce soit en question bien entendu » , fait également remarquer la présidente à la victime. « La menace était perpétuelle mais j’avais en tête : pas de bagarre pour ne pas l’énerver !« , enchaine Nicolas Lemerle qui explique que son calvaire a duré entre 2h30 et 3 heures. Il dit avoir rapidement compris que cela venait de sa soeur, avec qui il était en conflit depuis longtemps. En effet, Omar M’Barki tenait des propos sur les affaires de succession que seule la famille connaissait. Pourquoi cette agression alors ? Pour les histoires de succession ? 

Le jour des faits, alors qu’il prenait soin de ne pas la rencontrer dans Saint-Gilles, Nicolas Lemerle avait croisé sa soeur en sortant du supermarché. Les deux s’étaient lancé un regard noir. Comme en témoigne Omar M’Barki qui est interrogé par la présidente après la victime, ça avait rendu Vanessa Lemerle furieuse. Ils étaient rentrés chez elle et avaient passé l’après midi à s’alcooliser et à fumer. Elle ressassait une histoire de coups reçus de la part de son frère en 2010, lors de l’anniversaire de leur père. Il a été condamné pour ça à un rappel à la loi, alors qu’elle avait eu 5 jours d’ITT. Son frère avait, au moment des faits, une Maglite grand modèle à la main.

« Il faut lui faire la même chose »

Elle finit par reprocher vertement à son compagnon de ne rien faire alors qu’elle vivait depuis dans la crainte. Omar M’Barki explique à la présidente qu’il voulait aller parler au frère mais que Vanessa avait refusé. « Il faut lui faire la même chose » avait-elle dit, ajoutant « je vais y aller seule ». Il avait finit par céder. En partant, il a pris une Maglite grand modèle posée chez Vanessa, et ils sont partis pour chercher la maison du frère, qu’ils ont repérée grâce à sa voiture. Il l’a ensuite ramenée pour aller s’occuper de lui. Arrivé sur place, il a entendu les chiens. Il décide d’acheter à la station des aliments pour y mettre des somnifères afin de les endormir. Il retourne chercher les cachets chez Vanessa puis revient seul chez le frère, jette les aliments aux chiens et rentre dans la maison.

« Elle m’a sorti tout et n’importe quoi. Ça a duré plusieurs heures. Je me suis senti obligé par rapport à tout ce qu’elle a fait pour moi ! », explique Omar M’Barki à la Cour. Il raconte qu’il a vu Nicolas Lemerle debout en entrant. D’où il était placé, Nicolas ne pouvait pas ne pas l’avoir vu mais a agi comme si tel était le cas. « Je suis entré et il m’a chargé, il a voulu me plaquer. J’avais un couteau et la lampe dans les mains », indique l’accusé. « Je lui ai mis un coup de genou dans la tête, un coup de poing et un coup avec la lampe. Ce sont les seuls coups que je lui ai portés. J’ai pris des photos avec son téléphone pour montrer à Vanessa qu’il était blessé. Ensuite on a discuté« , ajoute Omar M’Barki. 

 Il est reparti après l’avoir attaché à un arbre dans le jardin

L’accusé explique ensuite à la Cour que la victime a tenté de le retourner contre sa soeur. La victime lui aurait donné d’elle-même des montres, dont une de valeur de 150€ qu’il avait dans sa voiture et des cartes bancaires avec code, qu’il devait déposer le lendemain matin dans la boite aux lettres. Il est reparti, après l’avoir attaché à un arbre dans le jardin, pour voir Vanessa afin de savoir où étaient les distributeurs. Ils sont alors repartis ensemble retirer de l’argent avec les cartes de son frère et sont ensuite revenus chez lui. Omar M’Barki est rentré seul mais Vanessa était bien là. Il avoue à la Cour qu’elle a effectivement vu son frère attaché à l’arbre et qu’elle l’a incité à le mutiler.

Il n’allait pas se retourner contre sa compagne et il se doutait de la réaction de la victime. Il a pris la tronçonneuse pour lui faire peur, mais ne s’en est pas servi. Concernant le déroulé de la fin des faits, la présidente fait remarquer à l’accusé : « Je ne comprends pas vos explications, ni celles de la partie civile, je ne vous le cache pas ! ». Ils sont repartis et ont été interpellés au petit matin après que Nicolas Lemerle a déposé plainte. « Vous en voulez à Vanessa Lemerle pour les pressions ? », demande la présidente. « Je suis obligé de lui en vouloir, c’est normal. Avec le recul, c’est ce qu’elle voulait, je pense », répond Omar M’Barki.  

« Elle dit qu’elle n’y est pour rien ? », rebondit la présidente. « Elle ne m’a pas donné d’ordre, mais elle m’a peut-être fortement incité », répond l’accusé. « Vous êtes très attaché à elle ? »; poursuit la magistrate. « Oui », répond Omar M’Barki qui charge l’accusée mais continue paradoxalement de la protéger. Vanessa Lemerle est interrogée ce mercredi. Va t-elle continuer de nier toute implication ou va t-elle corroborer la version de celui qui la considère toujours comme sa compagne ?

 

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