Ce jugement ne va pas dans le sens d’un retour à la sérénité et à l’apaisement.
Depuis lundi, je souhaitais que cette grève s’arrête mais il n’y a pas de discussion possible avec Jacques Tillier.
Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas des voyous. Nous nous battons depuis le début pour défendre mon honneur, celui de ma famille et de mes salariés.
Un jugement a été rendu. Il serait honorable qu’il soit respecté. Mais je ne suis pas le seul décideur.
J’ai demandé à mes salariés de reprendre le travail mais ils ne semblent pas le souhaiter, pour le moment. Je ne peux pas les forcer. Ils sont en situation de détresse. Ils me demandent de me battre pour ramener la sérénité et le jugement de cet après-midi ne me facilite pas la chose.
Le travail va-t-il reprendre ce soir et le JIR va-t-il paraitre demain matin?
Je ne le sais pas. Ça ne dépend pas que de moi. J’ai fait une réunion pour demander aux salariés de reprendre le travail. Ils sont en train de répondre individuellement à une sommation interpellative d’huissier pour dire si oui ou non ils comptent travailler ce soir. J’ai fait ce que j’ai pu et maintenant je rentre chez moi m’occuper de mon fils. On verra bien ce qui se passe.
Vous avez été condamné à une astreinte de 200.000€ par jour de non-parution. Devrez-vous payer cette somme si le journal ne sort pas pour cause de grève?
Bien sûr que non. La grève est un cas de force majeure inscrit dans la loi, dans la Constitution et dans le contrat qui me lie au JIR.
J’ai fait ce que j’ai pu depuis lundi. J’ai proposé la mise en place d’une commission de médiation, comme le prévoit le contrat en cas de conflit. Il n’y a pas de réponse en face et ce n’est pas le jugement très dur d’aujourd’hui qui va arranger les choses.
Qu’est-ce que vos salariés reprochent à Jacques Tillier?
Ce que je comprends et devine, c’est qu’il existe chez mes salariés un trouble monumental causé par les attaques répétées de Jacques Tillier qui créent des conditions de travail malsaines.
Les salariés ne se voient pas pouvoir travailler actuellement dans des conditions correctes.
La période de l’esclavage est terminée. Je ne peux pas forcer mes salariés à travailler.
Selon vous, la réunion d’une instance de médiation est donc la seule solution pour sortir de la crise?
C’est ce que je pense depuis l’origine mais ma proposition faite en ce sens lundi a été refusée. Mais au final, je me demande si le JIR a intérêt à ce que nous reprenions le travail. Il va gagner plus d’argent à ne pas être imprimé qu’à l’être…
Vous avez annoncé dans nos colonnes que vous souhaitiez arrêter toute collaboration avec Jacques Tillier. Etes-vous toujours dans cet état d’esprit?
Je vais dénoncer le contrat qui me lie au JIR dans les jours qui viennent, en respectant le pravis prévu au contrat.