« La condition que Bruxelles a donnée, c’est de faire des choses rentables. On ne peut pas avoir aidé comme ça et dire dans deux ans : ‘on recommence à remettre de l’argent’. Ce n’est pas du tout l’ambition de la présidente et du président (il se tourne vers Huguette Bello et Cyrille Melchior, ndlr)« , déclare Jean-François Carenco.
Le ministre a discuté pendant une quarantaine de minutes avec Michel Deleflie, le nouveau PDG de la compagnie, et les actionnaires privés qui représentent désormais 55% du capital de la compagnie, le reste étant toujours détenu par le Conseil régional et le Département.
« On s’est donné des objectifs clairs et difficiles pour les mois qui viennent. Avec la restructuration, on est entré sur le terrain pour le match. Maintenant, le match, il se joue. Et il se joue avec tous les joueurs sur le terrain, les salariés, les actionnaires, les cadres, les collectivités. l’Etat. Maintenant, ce match c’est la coupe du monde du transport aérien dans l’océan Indien. Il n’y a pas de match gagnable si le match ne se joue pas », renouvelle-t-il l’ambition de l’Etat sur la desserte aérienne en outre-mer.
Tout faire pour ne pas replonger dans deux ans
Alors que quelques frémissements sont perceptibles à l’évocation de l’éventuelle fermeture de la ligne vers l’Inde, Jean-François Carenco insiste sur le fait qu’Air Austral ne peut et ne doit se contenter de proposer « un Saint-Denis – Mayotte – Paris. C’est sympa, plein d’autres gens peuvent le faire ! Par contre, cette compagnie, elle doit être au service des chefs d’entreprise et des Réunionnais pour aller partout dans leur environnement. Un environnement large, je pense même que c’est l’océan Indien ou Abou Dabi, avec de l’optimisation », évoque-t-il déjà cet aspect nouveau en parlant de « soutien du personnel qui va faire un effort ».
Sans vouloir s’immiscer dans les affaires de la nouvelle direction d’Air Austral, son message est néanmoins passé qu’il n’y aurait pas de nouveau sauvetage similaire dans deux ans avec un effacement de dettes aussi colossales.
« Attention, il y a des règles qui ont été fixées par Bruxelles en contrepartie des aides d’Etat, il nous fallait réfléchir à l’optimisation de la compagnie pour que vous réussissiez à mettre cette compagnie sur les rails du succès », soutient-il sans vouloir imposer de choix qui appartiennent à la nouvelle direction d’Air Austral .
Sur des images d’Alexandre Robert et de Samuel Irlepenne