Le nez cassé, des points de suture au visage, une fracture au bras… Les blessures de Jean-Marie Virapoullé lui ont valu plusieurs jours d’hospitalisation et 45 jours d’ITT. « Si je ne m’étais pas enfui, je ne sais pas ce que je serais devenu », affirme l’élu et médecin qui souffrirait depuis son agression de stress post-traumatique.
Le 26 janvier dernier, il recevait en consultation un patient dans son cabinet de Saint-André. Quelques minutes plus tard, Jean-Marie Virapoullé fuit le cabinet en criant au secours. Les meubles du cabinet sont renversés et beaucoup de sang s’y trouve. Le patient, quant à lui, a disparu. Que s’est-il passé ?
Alors que O.G, 47 ans, était jugé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour violences sur Jean-Marie Virapoullé, professionnel de santé, les deux protagonistes avaient des versions différentes.
« La famille Virapoullé, c’est des magouilleurs »
Le « déséquilibré », comme il a été décrit par le vice-président du Département, affirme s’être rendu au cabinet pour montrer ses résultats d’analyses à son médecin-traitant. Selon lui, il en a profité pour requérir un emploi au sein de la Cirest – Jean-Marie Virapoullé étant élu de l’intercommunalité – ce qui aurait agacé l’homme politique. « Mon contrat était fini et je voulais demander un CDI parce qu’il avait fait entrer deux personnes à la Cirest et moi aussi il m’avait fait entrer », explique O.G. Parce que ce dernier n’est pas qu’un simple patient mais aussi un sympathisant politique de la famille Virapoullé depuis de longues années. Ironie du sort, il a même assuré la sécurité de Jean-Marie Virapoullé à plusieurs reprises. Mais la requête de son patient aurait énervé l’élu qui l’aurait pris par le bras, voulant le faire sortir de force du cabinet. C’est alors que O.G aurait frappé et Jean-Marie Virapoullé lui aurait rendu. Paniqué, O.G se serait enfui, direction l’EPSMR. « La famille Virapoullé, c’est des magouilleurs », a déclaré le prévenu devant la présidente d’audience.
« Je l’ai accompagné et soutenu pendant toutes ces années en travaillant avec les équipes psychiatriques »
« C’est une injustice pour O.G, que l’on utilise sa situation médicale à son encontre », affirme son avocate. Car en effet, le prévenu souffre d’un trouble du spectre psychotique avec un sentiment de persécution accentué lorsqu’il ne suit pas son traitement. La version de O.G n’est donc que fabulation, selon Jean-Marie Virapoullé, qui a donné sa version des faits devant le tribunal. « Je suis son médecin depuis 12 ans. Je l’ai accompagné et soutenu pendant toutes ces années en travaillant avec les équipes psychiatriques. Ce jour-là, je lui ai expliqué qu’un recrutement ne se passait pas comme ça », explique-t-il.
Pour la procureure, il y a eu une agression ; peu importe ce qui l’a déclenchée : « Que ce soit pour une histoire de recrutement, peu importe. Que ce soit une réaction du prévenu de peur d’être interné, peu importe. Les 45 jours d’ITT, c’est bien lui qui en est responsable. Qu’il y ait un, deux ou trois coups, peu importe ». Elle a donc requis six mois de prison avec sursis ; des réquisitions suivies par la juge.