Les salariés de Bourbon Bois exigent le départ de leur président. Un président qui serait en âge de partir à la retraite. Les ouvriers de Bourbon Bois avaient fait la demande de réapprovisionner le stock en bois des usines afin de poursuivre les chantiers en cours et signer les dossiers de construction à venir. Mais malgré ses engagements, le directeur n’a en réalité payé aucune facture depuis novembre 2017, font remonter les représentants du personnel. « Il ne répond même plus aux mails », souligne Ketty Quive, agent administratif de chantier. Ils rappellent que le bois commandé vient exclusivement de Malaisie, provenant d’une usine appartenant au directeur.
C’est pourquoi, après avoir fait de nombreux piquets de grève, les salariés en sont venus aujourd’hui à solliciter la Direction du travail, à Saint-Denis, afin que celle-ci soit un médiateur dans le conflit social. Les salariés déclarent avoir de moins en moins la force de se battre. Ils sont également de moins en moins nombreux. Sur 73 salariés, 12 sont partis en chômage partiel, une dizaine sont en rupture conventionnelle et 23 lettres de demande de chômage partiel étaient encore en attente.
Les salariés, et même sous-traitants, de Bourbon Bois, se sont rassemblés pour souligner que, malgré l’APL accession actuellement supprimée, l’entreprise a les capacités de maintenir une activité correcte, au moins sur une année. En temps normal, Bourbon Bois livrait entre 15 et 20 maisons par mois, pour un total d’environ 200 maisons par an. Depuis début 2018, seulement 14 maisons ont pu être livrées.
De plus, la Région Réunion l’a annoncé la semaine dernière, elle pourrait venir en aide à hauteur de 15 millions d’euros pour les entreprises de construction CICA, Pact Réunion, Sud Habitat Conseil et Bourbon Bois. Pour cette dernière, ce sont plus de 520 maisons qui ont été stoppées.
Après des heures de négociation, un terrain d’entente semble avoir finalement été trouvé. Le président, l’inspection du travail et les salariés doivent se retrouver ce jeudi à 14h à l’usine du Port pour obtenir la signature actant l’approvisionnement en matériaux qu’attendent les salariés. Si engagement il y a, les salariés devraient reprendre leur activité, car, comme l’annonce Ketty Quive, « nous ne pourrons pas, financièrement, poursuivre indéfiniment la grève ».