C’est un lecteur agacé qui nous a envoyé copie de son ticket de caisse et le tableau comparatif qu’il a élaboré avec les prix de Picard en France métropolitaine, disponibles sur internet. Notre lecteur explique avoir régulièrement fréquenté l’enseigne lorsqu’il était étudiant en métropole. De retour à La Réunion, il comptait poursuivre ses habitudes de consommation, mais les prix pratiqués par Picard sur l’île se sont avérés dissuasifs.
Pour 8 articles, notre lecteur a dû s’acquitter de 39,65 euros, quand en métropole, son ticket de caisse aurait affiché un total de 26,40 euros. Le jeune homme, s’interrogeant sur les raisons d’une telle différence de prix, a envoyé un message à Picard Réunion, sans réponse. Il nous a contactés afin que nous relayons son indignation. Nous avons effectué des achats dans un magasin Picard de l’ouest de l’île et constaté qu’une facture de 108,65 euros ici aurait été de 71,20 euros en métropole, soit un écart d’environ 53%.
Interrogée sur un éventuel coût d’affrètement par avion, Picard Réunion nous a répondu que les produits arrivent par bateau, que les commandes sont passées 7 semaines avant que les produits n’arrivent sur la plateforme logistique créée par l’enseigne. Les coûts de transport et de logistique sont élevés, mais, nous dit Picard Réunion, c’est surtout l’octroi de mer qui explique la grande différence de prix entre métropole et réunion. « Pour Picard cette majoration peut aller jusqu’à 48% du fait du type de produits que nous vendons. Comme vous le savez, ce pourcentage est défini par l’Etat. », nous a répondu l’enseigne.
Picard réunion nous affirme par ailleurs que les écarts de prix ne sont pas linéaires sur l’ensemble des produits, ce que nous avons pu constater: certains produits en format familial (lasagnes, hachis parmentier, potages…) sont près de deux fois plus chers ici. L’enseigne affirme faire une marge identique voire inférieure à celle de métropole, ce que nous n’avons toutefois pas pu vérifier, en l’absence de communication de chiffres.
Les produits vendus par Picard sont en grande majorité importés et n’ont pas d’équivalent produit sur l’île. L’octroi de mer, censé protéger la production locale, va jusqu’à 48%, selon Picard, sur ses plats surgelés. De quoi relancer l’éternel débat sur l’utilité de cet impôt.