Six jeunes manifestent devant la mairie annexe de la Montagne depuis lundi. Un chiffre qui peut paraître dérisoire mais qui « respecte les mesures sanitaires ». En effet, ils assurent que de nombreux jeunes du quartier sont mécontents, ou plutôt « déçus », « en colère » et se sentent « abandonnés ». Et c’est cette petite bande de 20 à 34 ans qui les représente. Ce qu’ils reprochent à la collectivité : « les promesses et les paroles » prononcées avant les élections municipales, « et depuis, rien ».
Aucun emploi ne leur a été proposé et aucun projet (parc de jeux, accès au terrain de foot, nettoyage des l’espace public, etc) réalisé. « Avec 800 euros, quand on a un loyer, les courses, un enfant et des parents à aider, c’est difficile », avoue l’un d’eux. Des contrats, ils en ont déjà eus. « Mais un contrat d’un mois, ça légal ça ? », demande un autre. Car il semblerait qu’ils n’aient pas souvent eu beaucoup plus que ça. L’alcool, les drogues et la délinquance, ainsi que « les gars qui traînent devant la boutique », sont le résultat, selon eux, d’un manque d’activité qui perdure. « Au lieu de rien faire, nous préfère reste devant la mairie pou essaye change quelque chose », affirment-ils.
Reçus par Jean-François Hoareau, élu de quartier, ce mardi à 14H, ils ne sont pas sortis satisfaits de la réunion : « Il nous propose des petits contrats, seulement à nous. Mais nous représente tout un quartier, il faut une solution pour tous les autres ». Ouvrir des entreprises, se former en espaces verts… ces jeunes ont des idées et des envies. S’ils reconnaissent que « sa porte est toujours ouverte, comme il nous a dit », ils ont néanmoins l’impression de « passer après Saint-Denis ». Et ce malgré leurs efforts avant les élections. « Il y a eu beaucoup plus de votes chez nous qu’ailleurs », rappellent-ils, comme pour évoquer une trahison.
Sans « solution plus concrète », ils maintiendront leur mouvement devant la mairie annexe et comptent, s’il le faut, en bloquer l’accès. « Pour se faire entendre ».