L’accord interprofessionnel régional du 25 mars 2009 prévoyait pour une durée de trois ans l’intégration d’une prime allant de 50 à 60 euros pour chaque salarié du privé à la Réunion. Une prime appelée "Bonus Cospar" exonérée de charges et versée directement à un peu plus de 100.000 salariés dans l’île. Un dispositif qui touche à sa fin et doit s’arrêter le 31 décembre 2011.
Les syndicats de salariés et du patronat devaient se rencontrer à la fin 2010 pour discuter de la possibilité de pérenniser ce dispositif, seulement ces fameuses réunions n’ont pas eu lieu. Fin mai, une première rencontre s’est déroulée entre l’intersyndicale et les représentants du patronat pour commencer à rouvrir les débats sur ce fameux bonus Cospar. Lors de cette première rencontre en préfecture, le Medef ne s’était pas opposé à l’idée d’une prolongation de l’accord à condition que les exonérations de charges soient maintenues.
Pas de prolongation du Bonus
Une prochaine rencontre a lieu demain à la préfecture, mais elle s’annonce déjà "tendue". En effet, Yann de Prince, président du Medef, a annoncé dans un entretien à nos confrères du Quotidien que son organisation patronale ne signerait pas la prolongation du Bonus Cospar. "L’accord signé en 2009 était dans un contexte de tension sociale. (…) Aujourd’hui ce contexte a changé et certaines entreprises n’arrivent pas à payer leurs charges. (…) Après avoir sondé nos adhérents au conseil d’administration, le dispositif s’arrêtera le 31 décembre et nous ne signerons pas un nouvel accord", explique Yann de Prince dans cet entretien.
Cette décision a-t-elle été prise pour remettre le Medef dans la ligne droite ? On sait l’organisation patronale en proie à des tensions internes depuis quelques mois. Vendredi, une assemblée générale s’est tenue au nouveau siège du Medef à Sainte-Marie pour la réélection de ses administrateurs. Au moment de la négociation en 2009, le Medef était opposé à la mise en place de ce "Bonus Cospar". Revenir à cette position aura le mérite de mettre tout le monde d’accord au sein de l’organisation patronale, même si cela nécessite de se contredire d’un mois sur l’autre…