L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom) a présenté son rapport valable pour l’année 2012 à la Réunion. En plus de 200 pages, tous les secteurs de l’économie réunionnaises sont passés au crible.
« L’économie réunionnaise peine toujours à trouver des relais de croissance, et manque un peu de visibilité sur ses perspectives économiques locales », résume le directeur adjoint de l’Iedom, Jérôme Taurand. Néanmoins, « des investissements importants ont été réalisés, des observatoires créés, au Maido, notamment. C’est une chance pour la Réunion et il est important qu’elle continue de miser sur sa qualité en matière d’innovation« , estime le directeur adjoint de l’Iedom.
Un contexte économique « peu porteur »
– Le chômage :
Dans son rapport, l’Iedom note que le chômage est « en léger repli par rapport à 2011 » (28,5% demandeurs d’emploi au deuxième trimestre 2012). D’après l’Iedom, « cette baisse est avant tout le résultat d’une augmentation du nombre de contrats aidés et du désengagement du marché du travail de nombreux demandeurs d’emploi découragés par le manque de perspectives« . Autrement dit, de nombreux Réunionnais ne feraient plus les démarches nécessaires pour s’inscrire à Pôle emploi.
– L’inflation :
« L’inflation ralentit fortement en 2012« , note l’Iedom. L’indice des prix à la consommation augmente de « 0,9% en moyenne annuelle contre 2,5% l’année précédente« . Les prix augmentent donc « modérément » et moins brusquement qu’en France métropolitaine, où ils ont été en hausse de 2%. « La progression des prix de l’alimentation (…) est partiellement compensée par la baisse des prix des produits manufacturés », estime l’institut.
L’activité est jugée « dégradée dans la plupart des secteurs«
Dans son rapport 2012, l’Iedom note que « tous les secteurs d’activités sont concernés par le ressenti négatif des entrepreneurs réunionnais, notamment l’agriculture et les services marchands. L’activité s’est pourtant maintenue dans la plupart d’entre-eux, hormis dans le BTP ».
2012 est donc une mauvaise année dans le BTP. Le chiffre d’affaires du BTP subit en effet une baisse de 5,4% et s’établit à 1,350 milliard d’euros. La commande publique (construction et travaux publics) « qui représente 70% du CA du secteur, recule de 4,7% avec un investissement des municipalités en baisse de 16%« , est-il écrit dans le livret. Dans d’autres secteurs, « les entrepreneurs des secteurs du commerce et des services sont pessmistes« .
L’activité financière demeure « peu dynamique »
Si la progression de l’épargne s’accélère (+3,9% en 2012), le financement des entreprises reste quant à lui modéré. « Les crédits consentis progressent de 2,2% sur un an« , souligne l’Iedom, qui précise, « les financements consentis aux ménages augmentent plus rapidement que ceux consentis aux entreprises (+4,2% contre 0,7%)« .
Dans le même temps, l’évolution du PNB (Produit national bancaire) est en léger recul (- 0,9%), tout comme le résultat net, qui s’élève à 67,9 millions d’euros en 2012. Le surendettement est quant à lui légèrement en baisse (-7,1% par rapport à 2011). « On retrouve le niveau de 2010 », souligne le directeur adjoint de l’Iedom. 1.153 dossiers ont été déposés en 2012, contre 1.241 en 2011.
En conclusion, l’Iedom constate que « le redressement de l’économie réunionnaise tarde à se confirmer et aucun relais de croissance n’apparaît à ce stade suffisamment puissant pour enrayer durablement la remontée du chômage« . L’Institut estime que « la Réunion devra continuer de mobiliser le dynamisme de son entrepreneuriat et la qualité de ses équipements« .