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Du cari au Cot, 30 ans d’habitudes alimentaires bouleversées à la Réunion

Café débat, hier soir à Saint-Denis, autour des nouveaux modes d'alimentation des Réunionnais, organisé par l'Arcadie de la Réunion. Sous l'égide de la présidente Céline Chabut, une vingtaine de personnes est venue débattre autour du thème "Du cari au Cot : Quelles sont les évolutions et les conséquences des nouveaux modes d'alimentation ?" à la Mutualité réunionnaise. Le débat part d'une étude "informelle" réalisée par le docteur Marie-Claude Galland, dont le constat est saisissant. Les Réunionnais mangent mal et sont de plus en plus touchés par les problèmes de surpoids. En 2011, 50% des Réunionnais présentaient une surcharge pondérale et 15% avaient des problèmes d'obésité.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 28 mars 2014 à 10H29

Zinfos974: Que dit votre étude sur les habitudes de consommation alimentaire des Réunionnais sur ces 30 dernières années ?

Dr. Marie-Claude Galland : C’est avant tout une étude informelle. Mais pour essayer de comprendre pourquoi les Réunionnais ont grossi ces dernières années, il faut savoir si ce que l’on mangeait avant était la même chose que ce que l’on mange aujourd’hui. Evidement que non.

Aujourd’hui, il y a surconsommation. Et contrairement à ce que l’on pense, le cari était quelque chose d’extrêmement équilibré. Le problème, c’est que l’on y a ajouté une entrée, un dessert gras et sucré et des boissons sucrées. Et c’est ça qui fait grossir. C’est la première raison.

D’où le titre de cette étude ?

Exactement vous avez tout compris ! (rire)

Quelles sont les conséquences de ces changements alimentaires ?

Les gens ont eu plus d’argent, notamment avec l’arrivée du RMI (années 80). Ils ont eu la possibilité d’acheter plus de choses. On a commencé à faire des repas de fête en rajoutant du sucre et de l’huile. Petit à petit, nous avons eu accès à plus de choses. D’hyperactifs on est devenu sédentaires. C’est un raccourci saisissant mais c’est comme ça. Les enfants qui allaient à l’école à pied, ne le font plus. La ménagère qui faisait son ménage est aidé. Et l’ouvrier a aujourd’hui des possibilités mécaniques. C’est la deuxième raison pour laquelle on grossit. On ne fait plus d’activités physiques.

Quand on a de l’argent et l’accès à des tas de produits manufacturés. On laisse de coté les produits naturels (…). Après, les gens ont eu la télévision, autrement dit la publicité, l’envie et le plaisir. On a donné le goût d’essayer. Il fallait avoir la même chose que le voisin. On a eu la voiture, avec un coffre. C’est mieux que deux paniers portés à la main. A partir du moment où le coffre de voiture est arrivé, on a créé les grandes surfaces. Ca parait bête mais c’est comme ça. Depuis, on remplit les grandes surfaces avec des produits de moins en moins bon pour la santé, fabriqués avec des produits pas naturels. On nous fait manger n’importe quoi, des cochonneries qui sont des perturbateurs endocriniens. C’est la troisième raison pour laquelle on grossit.

Quels conseils donneriez-vous ?

On a essayé de faire avec l’ARS un plan d’activité du bébé au sénior, le programme alimentation activité physique nutrition santé, qui est absolument à voir. Il faut remettre les gens à l’activité physique, leur faire comprendre que c’est bon pour leur santé. C’est le meilleur des médicaments, cela traite tout et pratiquement sans effets secondaires. En plus ce n’est pas très cher.

Il faudrait également revenir à une alimentation plus saine et lente. Prendre le temps de cuisinier. Mette son mari et ses enfants à contribution. Il faut arrêter de prendre les pizzas ou autres fast-food tout préparés. Ils ne sont pas bon pour la santé. Pour terminer, Hippocrate disait : « que ton aliment soit ton meilleur médicament« .

 

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