Zinfos974 : Comment avez-vous vécu cette dissidence au sein du PS local ?
David Lebon : Il ne faut pas exagérer, il ne s’agit pas d’une dissidence. C’est la création d’un mouvement comme il y en a beaucoup d’autres au sein du PS au niveau national. Prenons l’exemple de Désir d’avenir de Ségolène Royal. C’est vrai que c’est plus fréquent au national qu’au niveau local.
L’exclusion est-elle envisagée si l’on s’en tient aux voeux de Philippe Leconstant ?
On ne peut pas passer par l’exclusion à court terme. L’acte de rupture serait que le Progrès présente des candidats contre des candidats investis officiellement par le parti. Tant que cette ligne rouge n’est pas franchie, nous mettrons à profit le temps qu’il reste d’ici les municipales pour que les choses s’apaisent. Je comprends la volonté des deux : celle de la fédération PS et celle du mouvement. Il y a une nécessité d’un travail de médiation et de dialogue entre les deux. A ce jour, il n’est pas question de s’opposer à la légitimité de quatre parlementaires du PS qui ont la volonté de faire bouger les choses. Après je regrette la tonalité trop agressive de leur discours envers le parti, surtout lors des premières déclarations. Je vois que celles de ce week-end sont déjà plus constructives. Il faut faire attention à ce que l’on dit. Il ne faut pas dévaloriser l’action du gouvernement.
Avez-vous été informé de la création de ce mouvement avant qu’elle ne soit affichée publiquement ?
Oui, ces divergences sont un peu anciennes. Ce n’est pas une surprise. Ca traîne depuis l’été dernier. Eux-mêmes (les initiateurs du Progrès, ndlr) exprimaient cette envie, avant même d’ailleurs que je ne devienne secrétaire national (David Lebon a été nommé le 17 novembre 2012, ndlr).
Quelle est la nature de vos échanges avec Philippe Leconstant ?
Je l’ai régulièrement au téléphone. La prochaine fois qu’il viendra à Paris, je le verrai. Il est également prévu que les secrétaires aux fédérations rencontrent le Premier secrétaire dans un second temps. Le parti prend cela très au sérieux. Il faut que l’on fasse attention au risque de scission. On est là pour les aider à dialoguer d’ici les municipales.
L’ouverture prônée par le Progrès vous pose-t-elle un problème idéologique ?
L’ouverture voulue par Patrick Lebreton ? Le PS, c’est le parti qui a organisé des primaires ouvertes à des non adhérents du PS. On l’a fait nationalement. Après, il y a forcément des gens qui, dans leur passé, ont pu appartenir à d’autres partis. Tant que leur engagement est sincère… même si je préfère la constance en politique mais l’être humain est ainsi fait.