Il y a trois semaines, la lecture du rapport de la commission Baroin mandatée afin d’ouvrir des perspectives pour la filière photovoltaïque laissait peu de place à l’optimisme.
Energie intermittente par définition, problématique de stockage énergétique, coûts d’investissements lourds, malgré ce sombre tableau, le rapport de la commission a malgré tout apporté sa contribution dans la formulation de dix pistes à creuser pour le gouvernement.
Privilégier les installations à taille humaine
C’est dans cet esprit que la ministre de l’Outre-mer a, elle aussi voulu s’inscrire. Reprenant l’une des propositions, Marie-Luce Penchard a ainsi admis que le gouvernement continuerait à soutenir le développement du photovoltaïque dans les territoires ultramarins via un dispositif adapté.
Par dispositif adapté, le gouvernement fait allusion à l’instauration d’appels d’offres spécifiques à l’outre-mer qui seront "couplés à du stockage". Il s’agit dans ce cas de favoriser les projets intégrant cette problématique du stockage de l’énergie accumulée en journée pour être en mesure de ne pas mettre en difficulté le réseau qu’elle alimente.
Ensuite, les petits projets créateurs d’emplois plutôt que de grandes fermes consommatrices de foncier agricole seront privilégiées. Une manière de contrecarrer le succès de la filière en outre-mer qui s’est traduit par des effets d’aubaine dus, en partie, à la défiscalisation pratiquée dans ces territoires.
Dans la même logique d’un recentrage sur un photovoltaïque à taille humaine, le gouvernement entend privilégier les techniques de pose spécifiques. Des techniques adaptées aux risques cycloniques évidents dans nos territoires, écartant jusqu’à aujourd’hui l’intégration des panneaux à la toiture, chose possible en métropole.
Une aide publique ciblée pour les zones enclavées
Enfin, le gouvernement s’engage à maintenir une aide publique à l’investissement pour des sites isolés et qui ne peuvent pas être raccordés au réseau EDF comme certaines petites îles de Polynésie, des îlet dans les cirques montagneux à la Réunion, et les communes excentrées sur les fleuves de Guyane.
Marie-Luce Penchard a promis que des orientations seront précisées d’ici à l’automne. Elle intervenait hier devant le Conseil économique, social et environnemental qui continue d’examiner aujourd’hui un avis sur les énergies renouvelables en outre-mer.