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Des animaux domestiques pour pêcher le requin? Proprement « ridicule »!

La fondation Brigitte Bardot a interpellé l'opinion en publiant sur son site internet un communiqué "suggérant" que certains pêcheurs de requin réunionnais persistent à utiliser des animaux domestiques comme appât. Mais sur cette question, les avis divergent.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 05 octobre 2011 à 16H59

 

Le requin bouledogue pêché jeudi dernier à Saint-Gilles aurait « mangé un chien ou un chat« ! Il s’agit, du moins, de l’information relayée sur le site Internet de la fondation Brigitte Bardot ([lire l’article]url:http://www.zinfos974.com/Le-requin-preleve-a-Boucan-avait-il-mange-un-chien-appat_a32765.html ).

Comment ces animaux domestiques ont-ils pu se retrouver dans la mâchoire d’un prédateur marin? Les défenseurs des animaux ne croient pas à un « concours de circonstance », pour eux c’est la preuve que des animaux sont utilisés sur l’île comme appâts pour la pêche au requin.

La Réunion est une nouvelle fois décriée par la fondation, eu égard à l’image « choquante » qu’elle renvoie. Pourtant, les apparences pourraient être trompeuses, selon Joël Le Guen. Ce spécialiste de la pêche au gros et membre du Réunion Fishing Club, nous livre la réponse du pêcheur à l’accusateur.

« Je trouve dommage que madame Bardot ne cherche pas à creuser un peu plus loin. Si des chiens se retrouvent dans le ventre des requins, c’est parce que ces éboueurs des mers, friands des eaux saumâtres, se mettent aux embouchures des ravines. Or, lorsqu’il pleut, les ravines rejettent les animaux morts. Mais partir à la pêche au requin avec des animaux vivants, c’est complètement ridicule! Vous imaginez des pêcheurs arriver au port avec des chiens qui hurlent? Tout ça, c’est de la politique-spectacle », a réagi, indigné, le professionnel.

Les hameçons, des pièges basiques?

Quant aux fameux animaux domestiques retrouvés « un hameçon planté dans la mâchoire ou dans le cou« , ce que la fondation Brigitte Bardot déplore, Joël Le Guen s’est fait sa petite idée. « A une époque, on avait montré des photographies de chiens avec un hameçon relié à du fil en nylon dans les babines ou dans les pattes. Certains fermiers se faisaient tuer leurs poules par des chiens errants affamés, et ont pu poser les crochets sur des bouts de volaille. C’est basique ».

« D’ailleurs, renchérit-il, si quelqu’un avait vraiment voulu partir à la pêche au requin avec un animal, il aurait utilisé des câbles en acier, pas du fil en nylon, alors qu’on sait bien que les dents du requin coupent tout. D’autre part, les hameçons auraient été mis au milieu du corps de l’animal, pas aux extrémités. Je suis parfois d’accord avec Brigitte Bardot mais là je trouve ça ridicule et exaspérant ».

L’homme nie l’existence de cette pratique en bloc. Pourtant, en 2005, les associations de protection des animaux s’étaient émues d’un reportage tourné à la Réunion sur les « animaux-appâts » et à la suite duquel un homme soupçonné d’actes de cruauté envers les animaux avait été arrêté. Il avait ferré un chien et prétendu vouloir piéger l’animal qui lorgnait ses poules. Un arrêté préfectoral avait en parallèle calmé les esprits en interdisant la détention de tout animal carnivore domestique, vivant ou mort, à bord d’une embarcation.

Des pratiques qui se raréfient?

Les pratiques de pêche à l’aide d’un animal domestique sont-elles encore effectives à la Réunion? La fondation Brigitte Bardot semble le croire. Pour le professionnel de la mer du Réunion Fishing Club, c’est impensable, et si cela s’est déjà produit dans le passé, ce n’était que la triste oeuvre d’un homme « dérangé ». Le débat subsiste.

L’Arepa, association réunionnaise de protection des animaux, penche de son côté pour une persistance de la pêche au moyen d’animaux-appâts. Dans la mesure où les squales « ne se nourrissent pas de cadavres », l’association suppose que les restes de chats ou chiens retrouvés dans le requin pêché la semaine dernière proviennent d’un animal vivant utilisé pour la pêche, et non de bêtes déversées dans l’océan par les ravines en crue.

Toutefois, si l’Arepa est convaincue que ces sombres pratiques ont existé et perdurent, selon elle, la réglementation en la matière a permis de diminuer la fréquence de ce genre de « cruautés » qu’elle attribue principalement à des pêcheurs amateurs.

 

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