À commencer par le pouvoir d’achat, « demandé par les Saint-Paulois », insiste-t-il. « Cela a déjà commencé avec la mise en place de la gratuité progressive de la cantine scolaire. Nous allons franchir chaque année un palier comme pour le transport scolaire pour les écoliers de maternelle et de primaire », rappelle-t-il. Un travail a également été engagé avec le CCAS pour venir en aide le plus possible aux citoyens qui en auront le plus besoin, poursuit le maire de Saint-Paul, que ce soit pour des aides alimentaires ou des démarches administratives. À ce titre, chaque mairie annexe dispose désormais d’un travailleur social « dans le but d’aller vers nos concitoyens ».
En matière de sécurité publique, la commune poursuivra la mise en place de caméras de vidéosurveillance, après les 22 installées l’an dernier. Station-balnéaire, la commune dispose depuis fin 2022 de son propre centre de supervision urbain couplé à un centre de commandement opérationnel. « Nous sommes passés de 28 policiers municipaux à 45 et nous avons innové dans cette police », insiste Emmanuel Séraphin. En effet, sa commune est l’une des rares, voire la seule de l’île, à disposer d’une police municipale effectuant des patrouilles nocturnes et le week-end. « Cela permet aux gens qui viennent en semaine ou le week-end de 21h à 7h du matin de bénéficier d’une présence sur l’espace public. On se doit de donner aux personnes cette sécurité ».
La commune compte également retrouver ses lettres de noblesse en matière agricole. « Saint-Paul est de fait une terre agricole, la plus grande de La Réunion (…) On a validé l’an dernier notre charte agricole avec la Chambre d’agriculture et le Département pour justement impulser cette dynamique agricole sur l’ensemble du territoire », martèle-t-il. La commune a par exemple travaillé ces dernières semaines sur l’installation de retenues collinaires sur les terres agricoles situées entre 650 et 1.250 mètres, « là où se trouvent les plus belles terres », qui serviront pourquoi pas à l’installation de nouvelles filières locales. Comme celle du riz produit par l’association Riz Réunion « et dont 400 kilos ont été vendus en moins de 45 minutes sur le débarcadère » ou encore le cafe Bourbon Pointu, « une valeur ajoutée importante ». La culture du vin, « au même titre que Cilaos », a également toute sa place sur le territoire saint-paulois, assure Emmanuel Séraphin. En décembre dernier, sa majorité a en effet validé en conseil la construction d’un chai de 7 hectares dans le secteur Bruniquel et dont les premières vendanges sont attendues dans les prochains mois. « Nos planteurs attendent de voir quels sont les cépages les plus porteurs avant de développer cette culture de la vigne sur ces terres agricoles dont la plupart sont en friche », indique-t-il.
Des projets construits « pour et avec notre population », poursuit le maire de Saint-Paul, à travers la mise en place du Conseil des Habitants. Structuré tout au long de l’année 2022, ce conseil verra en 2023 « la mise en œuvre des propositions ». « Il y a une nouvelle impulsion, une nouvelle politique sur ce territoire », assure l’édile saint-paulois. Les conseils des bassins de vie, qui disposent chacun d’un million d’euros, pourront intervenir directement sur les besoins remontés par la population comme la rénovation de la voirie, la mise en place de points lumineux ou encore la création de points de jeux.
Enfin, dernier point essentiel pour l’édile saint-paulois, l’éducation. Environ 20% des investissements réalisés par la collectivité iront vers les écoles de la ville. « Saint-Paul compte 66 écoles et chacune d’entre elles possèdent ses propres spécificités, qu’elles soient situées dans les hauts ou dans les bas. La nouvelle école de Roche-Plate va être livrée cette année et celle de Grand Fond va enfin être rénovée ». La commune a par ailleurs engagé deux nutritionnistes pour concocter « avec les enfants » les menus de la cantine scolaire. « Nous allons par ailleurs faire de l’éducation à la nutrition avec l’ensemble des écoles », conclut Emmanuel Séraphin.