Revenir à la rubrique : Faits divers

Vidéo – Assises : « On dirait que c’est le diable transformé en vierge Marie »

Le deuxième jour du procès aux assises de Rachid S. s'est déroulé ce jeudi. Après les débats enflammés de la veille, l'audience était consacrée aux nombreux témoignages, dont un certain nombre en faveur de l'accusé.

Ecrit par – le jeudi 07 octobre 2021 à 20H47

Cette journée a commencé par la lecture de l’expertise psychiatrique qui avait été faite lors du premier procès d’assises à l’issue duquel l’accusé avait fait appel de la décision. Par la suite, le procès en appel avait été invalidé par la cour de cassation pour un problème de procédure lié à l’oralité des débats, il n’en est donc pas fait référence lors des débats. Cette première expertise mettait en exergue que Rachid S. souffrait d’un trouble de la personnalité en mode paranoïde. Son discours apparaissait peu structuré et il faisait montre d’une grande instabilité affective. De plus, il semblait intolérant à la frustration et inversait toujours les rôles, c’était toujours lui la victime. 

« ll s’agit d’un besoin de se faire du bien en faisant du mal »

Une psychologue était ensuite entendue en visio. Elle notait chez l’accusé des tonalités perverses et paranoïdes, relevant un profil pervers narcissique et une absence d’empathie. « Il s’agit d’un besoin de se faire du bien en faisant du mal à autrui », explique t-elle à la cour. Il faut toujours dévaloriser l’autre. « Il décrit ses trois femmes de la même façon, des femmes de mauvaise vie. Comment interprétez vous cela ? », demande la partie civile. « Absolument, il inverse les rôles, il se vit comme ça », répond la psychologue. Particulièrement agacé, l’avocat de la défense fait remarquer au témoin que l’accusé est présumé innocent, qu’elle part du principe qu’il a commis les faits alors que ce n’est pas prouvé.

« Je l’ai récupérée en miettes, en morceaux et ses enfants aussi »

Toujours en visio, la soeur de la victime témoigne de l’état dans lequel elle l’a recueillie quand elle s’est enfuie de La Réunion : « Je l’ai récupérée en miettes, en morceaux et ses enfants aussi. Tout la faisait sursauter. Heureusement qu’elle fait confiance à la vie, pas aux institutions. Cela fait 6 ans que ça dure, on aimerait bien que ça s’arrête pour qu’on puisse se reconstruire », indique-t-elle à la cour. « On dirait que c’est le diable transformé en vierge Marie ! C’était lui le maître et elle l’esclave », explique ensuite une ancienne voisine du couple qui témoigne à la barre.

Rachid S. fond en larmes en voyant son fils en visio

Pour autant, tout ne sera pas négatif pour l’accusé lors des débats du jour. Sa soeur et son fils seront tour à tour invités à témoigner, à la demande de la défense. Rachid S. fond en larmes en voyant son fils en visio. Ils décrivent l’accusé comme un homme gentil et incapable, selon eux, d’avoir fait ce qui lui est reproché. Ils indiquent être en contact avec lui depuis qu’il est incarcéré. Sa soeur expliquera qu’elle ne comprend pas pourquoi la victime restait avec son frère si elle était maltraitée alors qu’il voulait la quitter pour une autre femme. 

Le dernier jour de ce procès en appel aura lieu ce vendredi. La partie civile, l’avocate générale ainsi que la défense auront la parole avant que les jurés ne partent délibérer pour décider de la peine de Rachid S. Il avait été condamné en première instance à 30 ans de réclusion criminelle, et risque la réclusion criminelle à perpétuité. 

 

 

Partager cet article
Thèmes :
S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Un couple de proxénètes sévèrement condamné pour de multiples passes aux quatre coins de l’île

Les deux prévenus à la tête d’un réseau de femmes dont ils monnayaient les charmes via des annonces sur les réseaux sociaux avaient souhaité un délai avant d’être jugés. Ces parents de quatre enfants âgés de 6 à 10 ans et dont les principaux revenus dépendaient des prestations sociales ont été envoyés derrière les barreaux pour plusieurs années. La décision du tribunal est contestée en appel.