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Suicide/Ados : Le passage à l’acte, un « mal-être dans les liens »

La semaine dernière, un collégien âgé de 11 ans a tenté de se suicider à La Montagne. En septembre dernier, un adolescent avait également tenté de mettre fin à ses jours au Tampon. Des évènements qui choquent à la fois l'opinion publique mais aussi les parents. Nous avons demandé à la psychologue-psychothérapeute Nicole Florentiny, qui officie à Saint-Denis, de nous donner son point de vue sur l'adolescence et le suicide.

Ecrit par – le mercredi 21 novembre 2012 à 18H53

Zinfos : Pourquoi l’adolescence est-une période difficile ?

Nicole Florentiny : L’adolescence est une période très dure car il s’agit d’un état de passage, d’une période charnière entre le monde de l’enfance et le monde adulte… Et toute période charnière incombe de faire un deuil. Dans certaines sociétés, des rituels de passage sont instaurés. Certaines épreuves vont permettre à l’adolescent de passer au monde adulte.

Notre société n’a pas ce type de rituels. Les ados ont souvent des conduites dites ordaliques. Tous les gamins essaient au moins une fois la cigarette, l’alcool ou le zamal. Ils vont rouler en mobylette sans leur casque, sauter d’une falaise… Ce sont des conduites qui peuvent parfois amener à des actes suicidaires. L’adolescent est dans l’épreuve de passage, cela fait partie des rituels.

Quelles peuvent être les causes d’une tentative de suicide ?

Nicole Florentiny : Un adolescent qui passe à l’acte n’a pas pu trouvé une oreille attentive. Tout dépend de son état émotionnel, tout dépend comment il se sent à l’intérieur d’un groupe. Les adolescents recherchent et renaissent avec le groupe. On essaie d’être aprécié, d’être bien vu. Quand un adolescent passe à l’acte, ce n’est pas lui qui va mal, ce sont les liens entre les personnes qui vont mal. Ce sont les communications qui vont mal. Il s’agit d’un mal-être dans les liens.

Quels conseils donneriez vous aux parents pour avoir l’oreille attentive?

Nicole Florentiny : Les parents sont prévenus que l’adolescence est un moment difficile. Il faut simplement être présent au moment où l’enfant en a besoin. Il n’a pas besoin tout le temps de ses parents mais doit avoir des moments où il sait qu’il peut parler. Cela peut être en l’acccompagnant à l’école ou au cours des repas. Des moments simples et quotidiens où l’on peut demander s’il a des copains, s’il se sent bien dans son établissement… Si un adolescent sent qu’il est porté par quelque chose, il aura moins de chance d’avoir des conduites à risques ou suicidaires.

 

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