De l’amour ? De l’emprise ? Le poids de la religion, de la famille, des qu’en dira-t-on ? Il est souvent difficile de comprendre les mécanismes complexes qui font qu’une victime de violence conjugale reste et même revienne dans les bras de son agresseur.
Au milieu de toutes ces violences, ici, il y a 4 des enfants. Le 30 mai dernier, la famille fêtait le troisième anniversaire de l’un d’eux malgré une nouvelle séparation des parents. Alors qu’il a bu, William*, le papa, veut absolument discuter avec Jessy*, la maman. Il la tire par le bras mais elle ne veut pas. Il l’étrangle, la frappe. Les enfants qui assistent à la scène crient et pleurent. Mais William prend quand même un grand couteau et le pointe en direction du visage de la mère de ses enfants. La petite de 5 ans supplie papa de ne pas tuer maman.
Alerté par les cris, le voisin qui était invité à la fête revient. William lâche Jessy pour courir après le voisin. La mère de famille en profite pour s’enfermer avec ses enfants dans l’appartement jusqu’à l’arrivée des gendarmes.
Des violences réciproques selon monsieur et belle-maman
Placé sous contrôle judiciaire avec bracelet électronique, William avoue ne plus avoir de souvenirs de cette soirée mais l’homme de 28 ans nie en revanche les violences habituelles datées de janvier 2020 à cet épisode de mai 2023 et parle de violences réciproques.
À la barre, les propos de la victime vont en effet choquer le prétoire. Jessy minimise les faits et assure que William voulait seulement la “maîtriser”. S’il se met en colère quand elle sort le soir avec des amies, “c’est que j’ai des responsabilités, il ne faut pas l’oublier. Quand on a des enfants, il faut rentrer avant minuit”, explique-t-elle devant un prétoire sidéré. S’il fouille dans son téléphone, c’est pour la protéger. Si lors d’une violente dispute, elle veut partir avec ses enfants au milieu de la nuit, il a raison de l’en empêcher parce que les “enfants ne sont pas baptisés”... De plus, si elle a porté plainte, c’est “sous la pression des policiers qui ont menacé de me retirer les enfants”.
Pourtant, dans les différentes auditions, les faits apparaissent caractérisés. Elle-même avait dénoncé des violences dès sa première grossesse. Les témoignages des enfants mais aussi celui de la mère de William éclairent également sur l’éducation que le jeune homme a reçue. Cette dernière confirme des disputes et des violences réciproques pour aller dans le sens de son fils. Elle reproche surtout à sa belle-fille sa sortie l’après-midi pour ne rentrer que le soir alors qu’elle a des enfants…
La sécurité des enfants en question
Mal à l’aise, Me Youssef Ben Slamia ne peut que constater que sa cliente “cherche à protéger son histoire et le père de ses enfants”. Jessy, constituée partie civile, veut donner une nouvelle chance à William et ne demande qu’un euro symbolique. La même demande est faite pour ses enfants.
“Vos propos, madame, m’ont choqué. Surtout pour vos enfants parce qu’ils faussent la réalité et le cadre familial”, tance le procureur surpris de devoir faire la leçon à une victime. “Vous créez des références qui ne sont pas les bonnes pour les enfants et cela est déplorable”, insiste-t-il, “votre discours est hors-sol”. S’il reconnaît “ne pas pouvoir interdire aux gens de s’aimer”, le parquet déclare “ne pas s’interdire un signalement pour les enfants”.
“Monsieur le Procureur est en colère contre la partie civile à qui il reproche d’avoir pardonné”, relève Me Alain Lebras pour la défense de William. “Ce n’est pas de sa faute si la victime veut reprendre, s’il est vieux jeu ou si on les a élevés dans une certaine psychorigidité”.
William a été condamné à 12 mois de prison dont 9 avec sursis probatoire. Le tribunal a prononcé une obligation de soins, de travail, l’interdiction de contact avec la victime et les enfants qu’il a estimés en danger. L’exercice de son autorité parentale lui a été retiré en raison de la gravité des faits qui de surcroît ont été commis en présence des enfants.
La constitution de partie civile de Jessy à un euro symbolique a été reçue. En revanche, le tribunal a renvoyé sur intérêts civils le préjudice des enfants en nommant comme administrateur ad hoc l’Arajufa, considérant que la sécurité des enfants n’était pas garantie.
*prénoms d’emprunt
Et y en un un qui bosse la dedans? Devinez
Aucun parents responsable,faut leur enlever les enfants.
Espérons qu’il n’y aura jamais de mort!
C’est une aberration totale comment peut on protéger et défendre son bourreau c’est grave et les enfants sont en danger