Une situation « désarmante » pour le tribunal qui a eu à juger en comparution immédiate le même individu en l’espace de 3 jours. Joël* sort vendredi de la salle d’audience avec une épée de Damoclès sur la tête, 9 mois aménageables et du sursis probatoire pour avoir participé à une série de cambriolages le mois dernier.
Mais au lieu de profiter de cette chance que la justice lui a laissée, Joël va se laisser se submerger par ses émotions. D’abord, le soir même en retournant au domicile de sa mère. Celle-ci ne veut plus de lui à son domicile. Enervé, il casse la télévision à coup de pied. « J’étais énervé, j’ai pété les plombs », a-t-il expliqué à la barre.
Il s’en prend ensuite dans la soirée de vendredi à samedi à son grand-frère envers qui il profère des menaces de mort. Le cadet soupçonne l’aîné d’avoir aidé les gendarmes à l’interpeller dans l’affaire des cambriolages.
Puis le lendemain, en face à face, Joël agresse son grand-frère. « Je suis pas quelqu’un de violent mais là j’ai débordé », a-t-il tenté de convaincre les juges.
« Qu’est-ce que la loi doit faire pour faire sens ? », s’est interrogé le parquet qui a requis 6 à 8 mois de prison ferme avec maintien en détention.
Joël a été mis à la porte par sa mère à l’âge de 13 ans, a été SDF durant deux ans avant d’être placé en foyer, a fait valoir la défense de Joël en insistant sur son parcours chaotique. Le jeune homme tout juste majeur a connu également de nombreux passages devant le tribunal pour enfants. Sa copine de 17 ans, enceinte de 5 mois, est présente dans la salle ce lundi. Joël, qui a grandi sans son père, a assuré vouloir offrir un autre avenir à son enfant.
Ecartant la proposition de la défense de le placer sous bracelet électronique, le tribunal a condamné Joël à 4 mois ferme avec maintien en détention auxquels s’ajoutent les 9 mois prononcés vendredi. Il devra également régler 200 euros à sa mère pour la télé. « Je ne pourrai pas être là pour la naissance de mon enfant, c’est un peu dur quand même », a déclaré Joël, abattu avant de retrouver sa cellule.
*prénom d’emprunt