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Frédéric Vienne : « Il faut arrêter de se dire que tout ce qui vient de l’extérieur est meilleur que ce que nou fait »

L’épidémie de coronavirus a des répercussions dans tous les domaines. Le monde agricole est déjà bien chamboulé. Hausse des prix, certains produits parfois en rupture comme l’ail et les oignons, problèmes d’approvisionnement… chez les agriculteurs, éleveurs et horticulteurs de La Réunion, les affaires ne sont pas au beau fixe. Frédéric Vienne, président de la Chambre […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 09 avril 2020 à 19H41

L’épidémie de coronavirus a des répercussions dans tous les domaines. Le monde agricole est déjà bien chamboulé. Hausse des prix, certains produits parfois en rupture comme l’ail et les oignons, problèmes d’approvisionnement… chez les agriculteurs, éleveurs et horticulteurs de La Réunion, les affaires ne sont pas au beau fixe.

Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture, était interrogé en direct par les téléspectateurs dans le 12H30 de Réunion La 1ère ce jeudi. Entre nécessité de poursuivre leur activité et mesures de précaution pour ne pas être exposé au virus, les agriculteurs doivent s’organiser. 

Sur la hausse de certains produits, Frédéric Vienne ne mâche pas ses mots. « Ce n’est pas le rôle de l’agriculture d’aller contrôler les prix », commente-t-il, invitant la population à privilégier les marchés de producteurs et à ne pas acheter les produits dont le prix serait excessivement élevé. « On a constaté des légumes plus chers que d’habitude », liste-t-il notamment l’ail, les oignons, les tomates. Le kilo d’ail a notamment été vu à 60 euros. En février, l’oignon pays se négociait aux alentours de 1 euro le kilo au marché de gros, met avant Frédéric Vienne, pointant du doigt les oignons importés qui ont selon lui changé les habitudes de consommation en rendant le consommateur tributaire des arrivées des conteneurs.

Pour Frédéric Vienne, des leçons sont d’ores et déjà à tirer. Il estime nécessaire de redéfinir la politique en matière de santé et d’alimentation et de « relocaliser notre agriculture ». « Il faut arrêter de se dire que tout ce qui vient de l’extérieur est meilleur que ce que nou fait, arrêter mépriser le travailleur réunionnais », insiste-t-il. « Quand un kilo d’oignon augmente tout le monde i crie mais par contre quand le prix d’une voiture passe de 12 000 à 15 000 euros personne i dit pas rien », appelle-t-il la population à relativiser. Et d’ajouter : « Quelles sont les priorités pour moi ? pour ma santé ? pour mon foyer ? c’est sûrement pas un téléphone à 700 à 1 000 euros. C’est sûrement pas un abonnement internet ».

 

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