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Etang-Salé : Le pompier sort un sabre pour régler un conflit avec son voisin

Le litige sur un droit de passage a fini devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre.

Ecrit par – le mardi 14 septembre 2021 à 18H42

Le 11 mai dernier, Henri *, pompier de 52 ans, a sorti son sabre pour menacer son voisin qui lui refusait une servitude de passage afin de construire plusieurs logements sur son terrain qu’il vient d’acquérir à l’Etang-Salé. La scène s’est produite devant les gendarmes. En effet, quelques heures auparavant, Henri se trouvait à la gendarmerie afin d’informer les forces de l’ordre du litige qui l’oppose à ses voisins.

Appelé sur place, Henri arrive énervé un sabre sortant de son sac. Malgré les demandes répétés des gendarmes lui demandant de ranger son arme, Henri prétexte vouloir couper du bois sur son terrain. Son voisin lui indique qu’il va fermer le portail donc lui couper l’accès. Henri s’est alors mis à courir derrière son voisin arme à la main et a donné un coup sur le portail qui est tombé sous le choc. 
 
Les gendarmes n’ont d’autres choix que de le mettre en joue pour qu’il dépose son sabre. Face contre terre, Henri se laisse interpeller. 
 
 » J’ai donné un coup de sabre pour éviter que le portail tombe sur mon genou », a-t-il contesté devant le tribunal correctionnel ce mardi. « En aucun cas, j’ai menacé qui que ce soit. Peut-être que je me suis un peu emporté », a-t-il reconnu du bout des lèvres.  
 
Si la présidente du tribunal a concédé au pompier le stress auquel il pouvait être confronté dans l’exercice de son métier, « là le contexte était différent et vous vous exposez à sortir de vos gonds, à arriver avec un sabre », a-t-elle réprimandé. 

Un « acte isolé »

« Monsieur est-il digne d’être pompier, de servir la devise ‘sauver ou périr’ « , a tancé le bâtonnier Georges André Hoarau, conseil du voisin. La robe noire pointant « l’autorité morale qui doit être permanente », a demandé une provision de 3000 euros en attendant une expertise psychologique de la victime. 
 
« Il est dommage que le prévenu cherche à revisiter l’histoire à sa sauce alors que le procès-verbal des gendarmes est clair », a souligné la vice-procureure Sylvaine Schumacher. 3 à 4 mois de sursis simple ont été requis alors qu’il s’agit « d’un litige purement civil qu’on tranche avec un sabre ». 
 
Pour la défense d’Henri, Me Stéphanie Panurge a plaidé un « acte isolé » et « la réalité de sa situation professionnelle particulièrement difficile pour laquelle il a toujours gardé son sang-froid ». 
 
La décision du tribunal est attendue pour le 21 septembre. 

*prénom d’emprunt

 

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