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Chantage sordide entre un professeur d’université et son amant

L’enseignant-chercheur d’une soixantaine d’années reconnaît s’être laissé porter par sa colère mais aussi par sa jalousie. L’homme est allé jusqu’à faire chanter son amant en le menaçant et en révélant les pratiques et orientations sexuelles d’un père à sa fille.

Ecrit par – le jeudi 30 septembre 2021 à 19H45

Les deux hommes se sont rencontrés il y a plus de 4 ans dans une soirée entre adultes consentants. Au départ, il ne s’agit que d’une relation sexuelle mais Claude*, enseignant-chercheur, finit par nourrir des sentiments amoureux envers son amant Carl* lui aussi enseignant. 
 
Claude, se retrouvant sans logement, emménage finalement dans un bungalow chez Carl en mars 2021. Ce dernier ne lui cache pas entretenir des relations avec des femmes mais devait, lui, rester « homosexuellement fidèle », espère Claude. Jaloux, le sexagénaire ne peut s’empêcher d’épier et d’intervenir dans la vie de son propriétaire mais aussi amant occasionnel. Claude envoie de nombreux messages et insulte…la cohabitation devient alors un enfer pour Carl qui veut cesser toute relation. C’est alors que Claude va faire chanter son ex-amant. Il lui demande d’abord 1.000 euros puis 2.000 euros deux mois plus tard sous peine de révéler la vie intime de Carl à sa fille âgée de 17 ans. Pour davantage faire pression, l’enseignant-chercheur d’une soixantaine d’années envoie également des vidéos et photos prises durant leurs ébats sexuels.
 
Insultes homophobes 

Carl décide de porter plainte. En quittant le bungalow, Claude toujours rongé par la colère va non seulement tagguer les murs du logement d’insultes homophobes mais surtout mettre sa menace à exécution en révélant à la fille de Carl les détails les plus sordides de la vie sexuelle de son père. Depuis, l’adolescente a coupé les ponts et est retournée vivre chez sa mère. 
 
« Je reconnais tout ce que j’ai fait mais c’est une personne très dangereuse », s’est justifié ce jeudi Claude devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre. Le sexagénaire décrit son ancien amant comme « un pervers narcissique », « un prédateur » avec qui il aurait d’abord eu des « relations tarifées » qui auraient évolué en relation de couple. « J’ai très très peur de lui, je le crains », a-t-il déclaré aujourd’hui en pleurs face aux juges. De plus, Claude indique beaucoup souffrir et être soigné dans le Morbihan. 

Un »chantage sordide »
 
Pour la défense de Carl, qui n’a pu être présent à l’audience, la bâtonnière Séverine Ferrante a déploré un Claude « dans le déni, dans sa vision de la réalité ». « Il n’y a jamais eu de relation amoureuse entre eux », a-t-elle tenu à clarifier ni de relations tarifées. Claude s’est ainsi rendu coupable envers son client d’un « chantage sordide qui a détruit sa fille qui ne lui parle plus ». 
 
A la suite de la partie civile, le parquet a tancé le prévenu pour « une déception amoureuse qui ne justifie pas un passage à l’acte ». La scène du départ du studio et les révélations qui ont été faites ont été « d’une violence inouïe pour une jeune fille de 17 ans à qui on dit que son père couche avec des hommes et des femmes, fait des partouzes et se fait payer pour ça ». 
 
Après son conseil Me Lucie Kerachni qui a plaidé des torts reconnus, Claude a à nouveau exprimé « regretter ce chaos, je regrette d’en être arrivé là ». Pour ces faits de chantage, d’injures et de dégradation, il a été condamné à 4 mois de sursis simple, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime durant 3 ans dès l’issue du procès, 400 euros d’amende et à payer à Carl 3.500 euros de préjudice moral et matériel. 

*Prénoms d’emprunt

 

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