Ils ignoraient tout de ce qui venait tout juste de se passer à quelques dizaines de mètres de là. Lorsque la délégation 974 entre en piste, les sourires sont sur toutes les lèvres. « C’est incroyable de voir tout ce monde, c’est impressionnant », « Ils sont tous venus nous soutenir, j’espère qu’on leur rendra bien en donnant du beau spectacle pendant la compétition » livrent à chaud Matthéo Gilbert Galard et Alizée Morel, les porte-drapeaux réunionnais, aux côtés de la mascotte de la délégation Ti Bayoun.
Les 720 représentants de La Réunion – 450 athlètes, plus les encadrants, entraineurs, arbitres… – se sont élancés en premiers. La cérémonie débute à peine qu’ils sont déjà tous bluffés par l’ambiance du plus grand stade d’Antananarivo. « Ils ont fait les choses bien. Franchement, c’est incroyable. Maintenant on a vraiment hâte de commencer » glisse le basketteur Mickaël Var. « C’est juste génial, c’est un truc de malade. C’est magnifique. On va tout gagner grâce à ça, c’est trop beau ! » renchérit Dario Dorféans, coach de l’équipe de taekwondo.
La cérémonie a duré près de 4 heures. Beaucoup d’athlètes dont la compétition commence dès ce samedi sont partis avant la fin pour ne pas gaspiller trop d’énergie. Ce n’est pas le cas des karatékas. « La dernière fois que le karaté a été retenu aux Jeux, c’était il y a 16 ans, précise Malyka Guillou. Et on ne va commencer la compétition que le 31 août. Alors ça fait deux bonnes raisons pour profiter de la soirée jusqu’au bout ».
Un spectacle réussi
Ils n’ont pas dû être déçus car la fin du show a tout simplement été grandiose. Plus de 4000 figurants sur une scène avec des animations vidéo, des rayons laser qui s’agitent dans tous les sens, et surtout un spectacle de drones impressionnant.
Dans le ciel de Tana, grâce à des dizaines d’engins volants, est apparu – entre autres – la mascotte Maki, un petit lémurien coloré, le logo des Jeux, et son slogan « dans l’unité et la diversité ».
Avec cette cérémonie, Madagascar a voulu en mettre plein la vue à ses amis des autres îles, et c’était franchement réussi. Mais cela ne fera pas oublier le terrible bilan de la bousculade qui a eu lieu avant son coup d’envoi. Des milliers de personnes ont attendu à l’extérieur du stade pendant des heures, sans jamais pouvoir y accéder, faute de places. Au moins 12 personnes, dont des enfants, sont décédés dans une bousculade. Les blessés seraient près d’une centaine.