Le week-end dernier au Port, trois individus ont dérobé le véhicule d’un automobiliste dans le quartier Titan vers 6h du matin. Arrêté en pleine voie, il est agressé par deux mineurs et un jeune majeur. Le conducteur est ensuite frappé et menacé par ses agresseurs avec une batte de base-ball.
Le conducteur les supplie de le laisser récupérer son jeune enfant qui se trouve installé dans son siège auto à l’arrière du véhicule.
Le groupe s’empare du véhicule et entame une virée dans la Dacia Duster de location de la victime, en vacances sur l’île. Une virée qui amène les trois compères jusqu’à Saint-Louis. Sur leur trajet, ils aperçoivent la police et une course poursuite s’était même engagée. Les mis en cause avaient été recherchés pendant 48 heures.
Ils sont au final repérés grâce à la vidéo surveillance d’une station-service dans laquelle ils ont effectué un arrêt. C’est ce faux-pas qui a permis aux policiers en charge de l’enquête d’identifier le plus âgé de la bande et de l’interpeller.
« On a mis une enceinte au milieu de la route. Puis c’est venu comme ça »
Ce lundi, les deux autres suspects sont à leur tour arrêtés et placés en garde à vue. Après leur forfait, les jeunes car jackers ont pris soin de brûler l’automobile volée avec violence.
Ce mercredi, Kenji A. a dû répondre de ses agissements dans le cadre d’un jugement immédiat devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. « On avait bu toute la nuit, indique le tout juste majeur aux magistrats. On a mis une enceinte au milieu de la route pour empêcher les voitures de passer. Et puis, c’est venu comme ça ».
« C’était du grand n’importe quoi », a reconnu le prévenu, majeur, qui souhaite à l’avenir « ouvrir un bar ».
Une image peu glorieuse de La Réunion
« Cette histoire donne une image peu glorieuse de La Réunion et encore moins de la ville du Port, a diagnostiqué la représentante de la société. Quel manque d’empathie pour la victime sachant qu’il y avait un bébé dans la voiture », martèle Fanny Gauvin avant de requérir 3 ans de prison, dont 1 avec sursis probatoire, à l’encontre du Portois au casier toujours vierge.
Un élément enfoncé tel un clou par l’avocate de la défense, Me Catherine Moissonnier, afin de convaincre le tribunal de réduire la partie ferme à de plus justes proportions.
Une demande retenue par les juges qui ont décidé de sanctionner Kenji A. en prononçant la peine de 2 ans d’emprisonnement dont une année avec sursis probatoire et une incarcération immédiate.
Les deux autres membres de l’équipée sauvage seront quant à eux poursuivis devant le tribunal pour enfants en raison de leur âge.