Bois Blanc : Les habitants attendent la régularisation de leurs cases

Pour certains, ils entendent parler de régularisation depuis près de 30 ans. Alors la récente décision de la mairie, validée lors du conseil municipal du 14 septembre dernier, suscite quelques espoirs dans le quartier de Bois Blanc. David René, conseiller municipal et habitant du quartier, ne cache pas sa satisfaction de voir le dossier avancer. “La première tranche a été validée, et une deuxième va bientôt avoir lieu. Donc à terme, tous les habitants auront un titre de propriété. Ils auront également une interdiction de vendre pendant 15 ans afin d’éviter la spéculation”, se félicite l’élu.

“J’avais 7 ans quand je suis arrivé ici avec mes parents. Plus tard, j’ai fait construire ma case à côté, et maintenant on est soulagé de savoir qu’elles seront régularisées. Nou va pouvoir enfin vraiment faire améliorer nout caze”’, témoigne Martienne, qui espère avoir sa parcelle lors de la deuxième tranche. “Au début, c’étaient des petites cases en tôle, puis les gens les ont un peu améliorées. Mais avec nos moyens et sans autorisation. Maintenant, on va pouvoir faire ça mieux”, poursuit la riveraine.

“J’y croirais vraiment quand j’aurais l’acte de propriété !”

Plus loin, dans le lot validé, on reste plus sceptique devant les annonces de mairie. “J’ai passé 40 ans dans cette maison, et je crois que je compte plus le nombre de fois où on nous a annoncé que c’était réglé. Tous les maires nous l’on promis”, constate dans un sourire Sylvaine. “L’arpenteur est déjà passé il y a 10 ans, et une décision comme celle-là a déjà été faite. Depuis, on attend encore. Maintenant, je ne me déplacerai même plus si la mairie fait une nouvelle réunion. J’y croirais vraiment quand j’aurai l’acte de propriété ! Là, je sortirai le champagne”, poursuit la Saint-Leusienne. “Lorsque mes parents se sont installés ici, le terrain appartenait à un monsieur Huguet. Il a donné l’autorisation à l’oral, mais on n’a jamais eu de papier”, se souvient Sylvaine.

Sa voisine, Olivette, est aussi méfiante devant les promesses de la commune. “Cela fait des années qu’on nous le promet. Déjà lors du projet de carrière, on avait tenté de nous faire du chantage en nous incitant à voter pour, en échange de la régularisation”, explique la riveraine.

De même, les annonces des prix de vente des terrains font sourire certains habitants, dont Pascal, le compagnon d’Olivette. De 15 à 60 euros du mètre carré, il est estimé en fonction de la situation sociale des habitants. “Le prix qu’on nous a donné il y a quelques années est plus élevé que celui annoncé ces derniers jours. Tandis que pour d’autres, il est plus faible. Y’a aucune jalousie, mais c’est juste que ça semble un peu obscure comme décision”, commente Pascal. “Pour nous, c’est un peu sketch cette histoire. Alors on verra bien si ça finit par aboutir cette fois-ci”, conclut Olivette en rigolant.