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Un revenant qui n’a toujours rien compris…

Dans un courrier publié le 2 juin dernier sur son blog, Alain Juppé appelle à un rassemblement de la droite et du centre au sein de l’UMP. Suite à l’affaire « Bygmalion » au sein de son parti et du résultat des élections européennes, il évoque une indispensable « reconstruction » après le « séisme […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 03 juin 2014 à 14H09
Dans un courrier publié le 2 juin dernier sur son blog, Alain Juppé appelle à un rassemblement de la droite et du centre au sein de l’UMP. Suite à l’affaire « Bygmalion » au sein de son parti et du résultat des élections européennes, il évoque une indispensable « reconstruction » après le « séisme ».
 
Pour reconstruire après un séisme, il faut pouvoir reconstruire différemment. Si possible avec d’autres matériaux, pour au mieux supprimer, au pire atténuer, les causes dudit séisme. En ce sens, on peut affirmer que la résurrection en politique de M. Alain Juppé n’est peut-être pas la meilleure des choses, pour le renouveau et l’intégrité de la classe politique française. C’est un retour des anciens « premier ministre » de droite, qui n’ont pas su, ou pas « osé » réformer et protéger la France auparavant. Les Années Chirac ont vu les réformes structurelles constamment remises aux calendes grecques par ses gouvernements successifs. M. Juppé et Raffarin ont dans ce domaine constamment manqué de courage, à l’instar de leur mentor et président Jacques Chirac. Quant au quinquennat de Nicolas Sarkosy, avec Fillon, on a surtout assisté à une continuité dans la conception vassalisée de la fonction de premier ministre.
 
M. Juppé nous évoque également, un socialisme français et une gauche en général, en pleine déroute, prisonniers d’une vision du monde dépassée. Une déroute que la droite accompagne cependant tragiquement, avec l’œil de cahin  Les deux précédents scrutins (municipaux et européens) n’ont-ils pas confirmé que la droite « UMPéiste » avait aussi une certaine responsabilité, dans la descente aux enfers de notre économie nationale.
 
Comment ne pas s’interroger sur les véritables motivations stratégiques et politiques de nos trois « pieds nickelés », tous les trois anciens  «  premier ministre ». M. Juppé, après un purgatoire de dix ans, trouve ici un peu sa revanche, même s’il s’en défend. Il devrait analyser un peu mieux les sondages et surtout garder la tête froide. Les Français ne sont pas dupes. Ils ont compris la stratégie de nos trois compères visant à faire barrage à Nicolas Sarkozy. Mais les Français n’ont pas oublié non plus les raisons de cet exil. Ils aspirent à des élus irréprochables, sans condamnation pénale si possible. En quoi vouloir introduire  un certain protectionnisme sur les distorsions de concurrence, qui existent même au sein de l’Europe, pour protéger nos entreprises, serait-il rétrograde ou passéiste ? D’autres pays le pratique avec succès et sans être montré du doigt. D’autant que cette UMP, autrefois au pouvoir,  porte  largement  sa part de responsabilités, quant à la situation française exceptionnelle aujourd’hui, au sein de l’institution européenne.
 
M. Juppé et ses amis, n’ont  rien fait pour créer les conditions d’une Europe plus sociale. Ils n’ont eu de cesse au contraire de favoriser leurs amitiés politico-industrielles, les entreprises du CAC 40, les puissances financières, les banques. Leur propension à oublier l’individu et le fait que l’économie est au service de l’homme et non l’inverse, a éminemment scellé le sort de cette Europe. Une institution malade, qu’ils tentent benoitement de remettre aujourd’hui en marche. C’est oublier un peu vite qu’ils ont voulu dissoudre les intérêts de la France ou des autres nations, dans un magma international où le dogme hyper libéral serait à son apogée.  Brancher les citoyens en mode consumériste, dans une entité globalisée, est la seule vision de l’Europe qu’ils défendent et proposent aux Français. Ces derniers leur ont récemment dit clairement « non » !
 
Il critique sans réserve les autres. Ceux qui ne savent pas faire ou qui promettent la lune. M. Juppé propose ainsi de recréer une entité qui n’a pas fonctionné  auparavant. Celle de l’UMP tout simplement. Il se veut le chantre et le chef d’un grand  parti de droite, incluant le centre. Bref, notre ancien premier ministre ratisse large. Il ne se positionne évidement pas avec ses amis, comme favorable à la proportionnelle. Une proportionnelle, qui inévitablement le desservirait politiquement mais réclamée pourtant maintenant, par quasiment  tous les autres partis sous-représentés au sein de nos institutions. Une indispensable proportionnelle, qui permettrait une réconciliation des Français, divisés depuis trop longtemps par des intérêts politiques stratégiques égoïstes. Et  M. Alain Juppé de nous préciser  que  « l’UMP est un grand parti de droite qui rassemble des sensibilités diverses ». Elle  regroupe surtout des responsables factieux aux ambitions personnelles  et ego démesurés.
 
Il suffit pour s’en convaincre d’analyser ce qui s’y passe pour constater de la chose.
Dans sa quête du rassemblement, M. Juppé continue à fustiger le vote « Front National ». Et s’il ne veut pas composer avec le parti de Marine le PEN, il tente maladroitement une espèce de siphonage de ses électeurs, en faisant un clin d’œil aux électeurs d’une droite qu’il qualifie de « forte ». Quel doux euphémisme…
 
Notre ancien premier ministre croit en sa bonne étoile, en un sondage aussi. Celui qui le placerait prétendument comme la personnalité de droite préférée des Français. Mais cela, c’était avant. Avant que l’ancien président Nicolas Sarkozy ait déclaré il y a quelques jours, qu’avec son retour, les autres prétendants n’existeront même plus. Je vous le disais, on n’est pas près de le voir ce nouvel UMP  qui réunirait la droite et le centre. Centre, au demeurant, qui ne pourrait être que de droite. C’est dire la conception étriquée des sensibilités diverses qu’il revendique au sein de son parti.
 
Il est triste de constater que M. Juppé n’a apparemment rien retiré des expériences du passé. Disqualifié juridiquement et politiquement depuis 2004, il tente un retour en force, sans panache, surfant sur le ras le bol des Français. Un retour sans nul doute voué à l’échec, si ce n’est à la trahison et/ou soumission prochaine à Nicolas Sarkozy. Il réitère les erreurs d’autrefois. Il oublie que par ses errances et ses incompétences, il a permis aux socialistes, dans le strict respect de la règle de l’alternance, de continuer le travail de sape de notre économie et de notre protection sociale que l’UMP avait commencé.
 
Marc LEWITT

 

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