L’étude publiée par l’INSEE ce vendredi va tordre le cou à de nombreuses idées reçues. En étudiant l’évolution des logements à La Réunion entre 1968 et 2018, l’institut de sondage indique que le parc de logements répond aux besoins liés à la croissance de la population, mais également au phénomène de décohabitation lié aux changements de mode de vie.
En 50 ans, le nombre de résidences principales a quadruplé à La Réunion en augmentant en moyenne de 5 000 unités par an (+ 2,8 % par an). Dans le même temps, la population a augmenté de + 1,5 % par an en moyenne, un rythme deux fois inférieur à celui du nombre de résidences principales.
Changement de mode de vie
Pour expliquer cet accroissement plus élevé du nombre de logements par rapport à celui de la population, il faut regarder du côté de la baisse du nombre de personnes par ménage (ou par logement). Ainsi, le nombre moyen de personnes par ménage est passé de 5,0 en 1968 à 2,6 en 2018.
Cette hyperactivité immobilière fait que le parc de logement de La Réunion est nettement plus récent que celui de la métropole. 61 % du parc de 2018 est constitué de logements construits après 1991, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine. À l’inverse, les logements construits avant 1946 ne représentent que 1 % du parc à La Réunion, contre 22 % en métropole.
En 2018, les maisons individuelles restaient majoritaires en constituant 67% des résidences principales. Mais sur les 20 dernières années, le développement des logements collectifs s’est accentué. Il représentait 32% des résidences principales en 2018, 10 points de plus qu’en 1999.
Le confort change, pas la taille
Plus nombreuses, les résidences principales réunionnaises ont aussi profondément changé. Alors que l’habitat de fortune représentait encore 5% des logements en 1990, celui-ci a disparu du paysage des centres urbains. À l’intérieur du logement, disposer de l’électricité et du confort sanitaire de base (W.-C à l’intérieur du logement, baignoire ou douche) s’est généralisé, principalement au cours des décennies 1970 et 1980. Au cours des deux dernières décennies, d’autres éléments de confort sont progressivement apparus dans les logements réunionnais : eau chaude (91 % des résidences principales équipées en 2018), chauffe-eau solaire (51 %), climatisation (26 %).
Au cours des trois décennies passées, malgré la baisse du nombre de personnes par ménage, la taille des logements évolue peu, tant en nombre de pièces que de surface. Ainsi, en 2018, 9 % des résidences principales ont une superficie de moins de 40 m2 : c’est deux points de moins qu’en 2008. Cette part est comparable à celle de l’Hexagone.