Christophe Jonas est un Réunionnais de 50 ans, originaire de Saint-Louis. Rien ne le prédestinait à peindre, c’est un heureux hasard qui lui a fait découvrir son talent à 21 ans, même si, dit-il, il passait son temps à dessiner au collège.
Après des études d’électro-mécanique, il devient frigoriste, profession qu’il exerce toujours, à Saint-Denis. Lors d’une courte période de chômage, et après la naissance de son premier enfant, Christophe Jonas, alors âgé de 21 ans, s’essaie à la peinture à la MJC des Camélias. De ce jour, la peinture ne l’a plus quitté, elle est son quotidien depuis trente ans.
L’homme ne se définit pas comme artiste, il est totalement autodidacte : « Je n’ai pris aucun cours, j’ai simplement pris un pinceau, et essayé de bien faire. Le coup de main ne s’explique pas ». Sa peinture est figurative, ses sujets divers, des visages, des scènes de vie, parfois des natures mortes. Christophe a peaufiné sa technique par essais et erreurs, de manière empirique, et il la partage depuis quinze ans avec ses élèves, dans les cours qu’il donne au Tampon, à Manapany, ou au conseil départemental.
Son peintre favori, Dali, il l’admire pour le réalisme des détails de ses toiles oniriques (paradoxalement, Dali est un surréaliste). Christophe Jonas n’a cure d’être classé « peintre populaire », il ne se cache pas de n’avoir pas fait les beaux-arts, mais il regrette l’élitisme du milieu artistique réunionnais. « Je n’aime pas les artistes présomptueux, je trouve toujours quelque chose de beau dans une oeuvre », dit l’homme qui se définit comme non conventionnel. Il déplore le verbiage de l’art contemporain, estimant que n’importe quoi passe pour de l’art si tant est que l’auteur intellectualise son oeuvre.
Ses toiles, il les estime toujours en cours, jamais achevées, et sa première motivation est esthétique, « l’amour du beau travail ». C’est un perfectionniste, avec un souci permanent du détail. Christophe Jonas porte un profond respect au peintre Jimmy Cambona, de Saint-Louis, et s’amuse en revanche de certaines techniques d’artistes cotés. « Certains peignent à l’aide de rétroprojecteurs, alors qu’il faut prendre le temps de dessiner », s’agace-t-il.
Christophe Jonas aimerait dorénavant vivre de sa peinture, et a besoin d’un atelier pour s’épanouir et donner ses cours. Il rêve d’accomplir une grande fresque en trompe-l’oeil, ultra réaliste sur un mur que lui confierait une collectivité.